Guyane : les blocages ont repris après trois jours de trêve
Le conflit social se poursuit en Guyane. Après avoir levé les barrages pour le week-end de Pâques le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" a pris la décision de poursuivre les blocages dès lundi 17 au soir. Ce groupe qui coordonne les mouvements sociaux guyanais a aussi envoyé au gouvernement un protocole d'accord dimanche 16, listant les points nécessaires "pour suspendre le mouvement sous sa forme actuelle".
Le gouvernement a indiqué avoir bien reçu le document de sept pages mais tant qu'il n'y aura pas de signature, le mouvement promet de ne pas s'arrêter. Lors d'une assemblée générale lundi, Valérie Vanoukia, représentante des très petites entreprises de Guyane, a expliqué: "pour avoir une signature rapide, nous avons l'obligation de durcir le mouvement".
Le protocole nommé Projet d'Accord de Guyane propose un dialogue autour des deux milliards d'euros demandés par les manifestants mais aussi un renforcement des moyens pour lutter contre l'insécurité, l'amélioration des services de santé ou encore le désenclavement de toutes les communes du territoire. En effet, certaines d'entre elles ne sont pas accessibles par la route et n'ont pas d'accès à l'eau potable ou à l'électricité.
Le document souligne aussi deux point non négociables: "le gouvernement doit acter le fait que le peuple guyanais veut se prendre en main" et doit aussi garantir qu'aucun manifestant ne sera puni judiciairement en marge des protestations.
Au total, les manifestants demandent au gouvernement plus de trois milliards d'euros: "quel que soit le gouvernement qui sera là (après la présidentielle NDRL), ce qu'on demande, il va être obligé de nous le donner" a conclu Mikael Mancée, porte-parole de "Pou la Gwiyann dékolé".
En effet, les mouvements sociaux durent depuis un mois en Guyane et des pénuries de produits frais mais aussi de médicaments n'ont pas altéré la mobilisation de la majorité des manifestants. Cependant des divisions commencent à naître: 500 entreprises guyanaises ont demandé des mesures de chômage partiel selon le préfet, et au sein du collectif certains ont demandé, en vain, la fin des blocages pour "sauver les emplois".
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