La France n'acceptera pas de condamnation à mort de djihadistes français en Irak
Nicole Belloubet a fait savoir ce mercredi 27 que la France interviendrait si des djihadistes français devaient être condamnés à mort en Irak. "Nous interviendrions pour demander que cette peine ne soit pas exécutée", a fait savoir la garde des Sceaux.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), la coalition arabo-kurde syrienne qui lutte contre l'Etat islamique, a remis à l'Irak 13 djihadistes français qui auraient commis des exactions dans le pays. Lundi, lors d'une à visite à Paris, le président irakien Barham Saleh a annoncé que ces combattants seraient jugés par la justice de Bagdad. "Ce n'est pas illogique", a fait savoir la ministre de la Justice Nicole Belloubet ce mercredi sur BFMTV.
La garde des Sceaux a toutefois fait savoir que Paris interviendrait si ces individus étaient condamner à mort à par la justice irakienne, ce qu'ils risquent en théorie. "Notre pays n’accepte pas la peine de mort. Si tel (était) le cas en Irak, évidemment nous interviendrions pour demander que cette peine ne soit pas exécutée. C’est une condition sine qua non", a expliqué Nicole Belloubet.
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"Nous veillons d’une part à ce que les droits de la défense soient assurés et d’autre part les Français qui sont concernés bénéficient de la protection consulaire. On assure donc le minimum du respect du droit à un procès équitable", a poursuivi la ministre.
Depuis la reprise de Mossoul des mains de l'Etat islamique et la disparition du "califat" autoproclamé du groupe terroriste dans les frontières irakiennes, Bagdad s'est lancé dans une longue série de procès de djihadistes présumés. Des milliers de combattants et de sympathisants de l'organisation salafiste ont été jugés et plus de 300 d'entre eux, dont une centaine d'étrangers, ont été condamnés à mort.
Le nombre total de personnes emprisonnées en Irak pour appartenance supposée à l'EI s'élève à 20.000, selon des chercheurs. La loi antiterroriste en Irak permet d'inculper des personnes qui ne sont pas impliquées dans des actions violentes mais sont soupçonnées d'avoir aidé l'EI. Les ONG ont accusé les forces de sécurité de "recourir à la torture pour obtenir des aveux".
Voir:
Irak: surnommé le "nouvel Abaaoud", un djihadiste belge condamné à mort
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