La Rotonde : une première polémique pour Emmanuel Macron avant même le second tour
Le camp d'Emmanuel Macron n'avait certainement pas anticipé que ce dîner à La Rotonde ferait tant de bruit. Depuis que le candidat a fêté dans cette célèbre brasserie parisienne sa qualification pour le second tour de la présidentielle, les critiques se sont accumulées, venues d'un peu partout.
Pour les partisans de son adversaire Marine Le Pen, c'était une occasion d'établir un parallèle avec Nicolas Sarkozy en y voyant un "Fouquet's de substitution", selon les mots de Florain Philippot. Le 6 mai 2007, juste élu président, Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire au restaurant Le Fouquet's, sur les Champs-Elysées, une réception devenue symbole selon ses détracteurs du côté "bling bling" du nouveau président.
Nicolas Sarkozy avait cependant attendu d'être élu. Ce qui fait dire à certains qu'Emmanuel Macron célèbre un peu tôt la victoire. Celle-ci semble presque certaine au regard des sondages qui lui donnent tous plus de 60% d'intention de vote. D'autres, comme le leader d'EELV David Cormand, rappellent qu'on ne saurait faire preuve d'une telle légèreté dans un duel face à l'extrême droite.
Cette Fête à la rotonde est assez indigne dans une situation politique où l'extrême-droite est qualifiée pour le second tour... #Macron
— David Cormand (@DavidCormand) 23 avril 2017
L'évènement qui peut paraître secondaire dans la campagne a tout de même nécessité une mise au point. "La Rotonde, ce n'est pas totalement le Fouquet's", a défendu lundi 24 Gérard Collomb, très proche d'Emmanuel Macron. Située dans le quartier Montparnasse, la célèbre brasserie n’est pas stricto sensu un établissement au même tarif qu'au Fouquet’s (comptez tout de même 46 euros le menu un jour normal, sans les boissons), mais l’analogie avec 2007 apparaissait flagrante. Un lieu parisien, des invités triés sur le volet et très "people", une présence militante réduite, l’image pourrait rester.
Le candidat a lui-même a réagi au micro de Quotidien, déclarant: "Vous n’avez rien compris à la vie, c’était mon moment du cœur". "Je crois qu’au Fouquet’s, il n’y avait pas beaucoup de secrétaires, d’officiers de sécurité. Moi, je n’ai pas de leçons à recevoir sur ce milieu parisien".
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