L'Assemblée nationale n'a pas autorisé les pharmaciens à prescrire certains médicaments

L’Assemblée nationale a rejeté vendredi 26 la possibilité de laisser les pharmaciens prescrire certains médicaments. L'AFP avait écrit par erreur que le texte avait été adopté, avant de corriger et de spécifier qu'il avait finalement été rejeté. Les députés ont toutefois adopté un amendement qui permet aux pharmaciens, en "coopération" avec les médecins, de "renouveler des traitements chroniques ou d'ajuster leur posologie".

Il s'agisait "de permettre aux Français d'accéder plus facilement aux soins dont ils ont besoin en s'appuyant sur les compétences de chacun", a expliqué la députée Delphine Bagarry (LREM), à l'origine de l'amendement.

"Il est question de confier aux pharmaciens, dans le cadre de protocoles conclus entre médecins et pharmaciens, la délivrance de certains médicaments à prescription médicale obligatoire pour certaines pathologies", a-t-elle expliqué.

"Ce projet est raisonnable parce qu'il prévoit de la faire dans un premier temps dans le champ de l'expérimentation (pendant trois ans dans deux régions, ndlr). Il est raisonné parce qu'il s'appuie à la fois sur des expériences réussies chez nos voisins, notamment en Suisse", a-t-elle ajouté.

"Contrairement à ce qui a pu être dit, on ne transforme pas le pharmacien en médecin mais on permet, dans l'intérêt des patients, de faciliter la délivrance de certains médicaments. Si on veut libérer du temps médical, faciliter l'accès aux soins, il faut être capable de s'appuyer sur la compétence de tous les soignants", a-t-elle lancé.

Plusieurs députés de droite et de gauche se sont interrogés sur "le respect des métiers".

"Il y a eu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux sur cet article", a concédé la ministre de la Santé Agnès Buzyn affirmant que le gouvernement était "très respectueux des métiers".

"Mais aujourd'hui, nous savons que dans quelques situations bien normées et dans des zones où il est difficile d'avoir un rendez-vous chez le médecin en urgence, il peut y avoir, dans le cadre d'une expérimentation bien cadrée, une forme de coopération qui fasse l'objet d'un bon cadrage", a-t-elle précisé.

"Aujourd'hui, une jeune fille qui a une infection urinaire va attendre deux/trois jours dans certaines villes de France pour avoir un rendez-vous et elle va souffrir atrocement alors que cela aurait pu être traité par un comprimé antibiotique. On n'est pas en train les changer les métiers, on est en train de faciliter la vie quotidienne de nos concitoyens", a-t-elle conclu.