Le gouvernement "ne porte pas de solutions" tacle Cécile Duflot qui écarte un retour des écologistes en cas de remaniement
Le divorce semble consommé. Dans une interview accordée à Libération, Cécile Duflot écarte très clairement tout retour des écologistes au gouvernement qui "ne porte pas de solutions susceptibles de combattre la crise écologique et sociale", selon elle. "Une addition d’individus ne fait pas une histoire collective", lance même l'ancienne ministre de Jean-Marc Ayrault à ceux de son camp qui seraient tentés par ce qu'elle présente comme une aventure personnelle. Jean-Vincent Placé, notamment, appréciera.
"La situation de notre pays s’aggrave", s'alarme-t-elle, pour ensuite mieux déplorer l'exécutif qui ne propose selon elle "aucune idée neuve" et qui serait "prisonnier de vieux schémas". Cécile Duflot, qui estime que la majorité de son parti la suit, va même jusqu'à poser ses conditions à un retour des Verts au gouvernement: "si demain un nouveau gouvernement faisait une politique qui répond aux besoins de la société française, nous y mettrons toute notre énergie (…). Il faudrait un changement de modèle, où l’écologie soit centrale".
François Hollande semble pourtant avoir pris un tournant plus écologiste, soulèvent Lilian Alemagna et Rachid Laïreche en évoquant sa proximité avec Nicolas Hulot et son déplacement récent aux Philippines. "Poudre aux yeux", répond en substance Cécile Duflot: "lors du voyage du chef de l’Etat aux Philippines, si Nicolas Hulot n’avait pas tapé sur la table, cela aurait été un voyage de grandes entreprises. Je me félicite de l’influence de Nicolas Hulot. Il pèse incontestablement sur les discours(…). Mais en tant que ministre écologiste, j’ai été confrontée à la distance entre le discours et les actes".
Rien dans la politique du gouvernement ne semble trouver grâce aux yeux de l'ancienne ministre, qui dénonce même une "politique menée (qui) est globalement contraire à ce (qu'elle) défend". La solution? "Une nouvelle force politique", livre-t-elle. "Une force politique avec un grand +P+ (…). Pas un nouveau parti, ni une addition d’étiquettes. Il nous faut mobiliser tous ceux qui disent +la politique ne nous intéresse pas+ mais veulent changer de monde", détaille celle qui assure que Jean-Luc Mélenchon "a bougé" sur l'écologie (même si elle a "nombre de désaccords" avec lui). Dans son viseur également, "les nombreux socialistes qui s'interrogent" –autrement dit les frondeurs– que l'ancienne ministre espère "rassembler".
Quant à 2017, "nous n'en sommes pas là", assure Cécile Duflot qui semble pourtant déjà manœuvrer en vue de la présidentielle. "On verra…".
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