Législatives 2017 - Le Front national essuie un violent revers au premier tour du scrutin
Désormais, il va être difficile de s'accoler l'étiquette "premier parti de France". Les scores de la présidente du parti frontiste et de certains cadres du parti ne peuvent pas cacher une évidente conclusion du premier tour des élections législatives de dimanche 11: le Front national sort perdant de ce scrutin.
A défaut d'être au pouvoir, Marine Le Pen avait martelé son message: son parti devait être la principale force d'opposition à l'Assemblée nationale. Toutefois, avec 13,2% des voix au niveau national le FN, qui perd presque 8 points par rapport au premier tour de l'élection présidentielle, retombe sous son niveau des législatives de 2012 (13,6%). Au regard des résultats du premier tour, les projections permettent aux frontistes d'espérer entre 1 et 5 députés dans la nouvelle assemblée, loin des quinze élus nécessaires pour former un groupe parlementaire.
Au total, 110 candidats frontistes accèdent au second tour - ils étaient 61 il y a cinq ans. Plusieurs figures frontistes ont été balayées dès le premier tour, tel Nicolas Bay (Seine-Maritime), patron de la campagne FN pour les législatives; Jean-Lin Lacapelle (Bouches-du-Rhône), secrétaire général adjoint du parti, le comédien Franck De Lapersonne (Somme).
Du coté de ceux qui l'emportent, la situation n'est guère plus reluisante, si on excepte Marine Le Pen. Son compagnon, Louis Aliot (Pyrénées-Orientales), n'arrive en tête qu'avec un point d'avance sur son adversaire Modem. Le député sortant Gilbert Collard (Gard) arrive à peine devant sa concurrente La République en Marche Marie Sara. Dans le Vaucluse, le successeur de Marion Maréchal-Le Pen, Hervé de Lépineau, arrive derrière son rival macroniste.
Le plus dur restent à faire pour les candidats du parti d'extrême droite au second tour, souvent une épreuve fatale pour ces derniers qui ne bénéficient d'aucuns alliés. Ils sont d'ailleurs souvent opposés à des candidats de La République en Marche ce qui complique encore plus la donne, la position centrale du parti d'Emmanuel Macron facilitant les reports de voix.
Même le rallié du second tour de la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan a choisi de na pas donner de consignes de voter pour le second tour. Sa formation, Debout la France, pesait de toute façon assez peu dans ce scrutin à la vue du score réalisé au niveau national au premier tour: 1,17%.
Mais avec ce scrutin législatif, le FN joue plus gros que les postes à pourvoir à l'Assemblée nationale: le bilan de six ans de direction de Marine Le Pen et de son bras droit, le désormais très critiqué Florian Philippot. Il faut dire que les premières voix discordantes qui s'étaient déjà faites entendre au soir du second tour de la présidentielle ne risquent pas de se taire et il y a forte à parier que d'autres vont se joindre à elles. Le prochain débat interne sur la ligne politique du parti frontiste s'annonce des plus vifs.
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