Les débats de l'entre-deux-tours : moments forts et phrases assassines depuis 1974

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Par AFP
Publié le 03 mai 2017 - 12:29
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(g-d, h-b) Montage photos du 24 avril 2017 de quatre débats télévisés lors d'élections présidentiell
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(g-d) Montage photos du 24 avril 2017 de quatre débats télévisés lors d'élections présidentielles: Valéry Giscard d'Estaing (g) et François Mitterrand en 1974 et 1981, Jacques Chir
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Le débat télévisé de l'entre-deux-tours, tel que celui qui opposera mercredi soir Emmanuel Macron à Marine Le Pen, est depuis 1974 un moment fort des campagnes présidentielles, avec des taux d'audience record.

- 10 mai 1974: Ce premier débat est suivi par environ 25 millions de téléspectateurs, d'après certaines estimations. Un échange entre le ministre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, candidat de la gauche, est resté célèbre. A celui-ci qui affirme, à propos de la répartition de la croissance, "c'est une affaire de cœur et non pas seulement d'intelligence", VGE réplique: "Vous n'avez pas le monopole du cœur."

- 5 mai 1981: Cette fois, quelque 30 millions de téléspectateurs sont devant l'écran! Face au président Giscard d'Estaing, M. Mitterrand, très à l'aise, prend sa revanche. A celui qui le présente comme "l'homme du passé", le socialiste lance: "Vous êtes l'homme du passif." VGE l'accuse d'avoir "géré le ministère de la parole" tandis qu'"il gérait la France". Il lui demande de donner le cours du deutschemark. "Je n'aime pas vos méthodes. Je ne suis pas votre élève. Ici, vous n'êtes pas président de la République, mais mon contradicteur", lui rétorque M. Mitterrand.

- 28 avril 1988: Le président Mitterrand attaque durement le Premier ministre de cohabitation Jacques Chirac sur l'affaire Wahid Gordji, diplomate iranien impliqué dans les attentats de 1986 à Paris. Il affirme "dans les yeux" que M. Chirac lui aurait dit avoir des preuves de la culpabilité de M. Gordji, qui a été expulsé de France en Iran en 1987. Le Premier ministre nie.

Lorsque M. Chirac lui dit: "Ce soir, vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité (...), vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand", il s'entend répondre, sur un ton cinglant: "Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre." L'audience est encore énorme: 30 millions de téléspectateurs.

- 2 mai 1995: M. Chirac et Lionel Jospin s'affrontent sur le bilan des deux présidences mitterrandiennes. Au cours d'un duel courtois, M. Jospin défend le quinquennat et déclare: "Il vaut mieux cinq ans avec Jospin que sept ans avec Chirac." 16,7 millions de téléspectateurs.

- Avril 2002: M. Chirac refuse de débattre avec Jean-Marie Le Pen, qualifié surprise du second tour, pour ne pas cautionner "la banalisation de la haine et de l'intolérance". M. Le Pen dénonce une "piteuse dérobade".

- 2 mai 2007: Devant 20,4 millions de téléspectateurs, Ségolène Royal se montre combative face à Nicolas Sarkozy, en particulier sur un sujet inattendu, celui des handicapés. Elle accuse son adversaire d'avoir atteint "le summum de l'immoralité politique", en parlant du sort des enfants handicapés alors que le gouvernement de droite a supprimé des emplois à l'école permettant leur accueil. M. Sarkozy l'accuse de "perdre ses nerfs": "Pour être président, il faut être calme", lance-t-il. "Je n'ai pas perdu mes nerfs, je suis en colère et il y a des colères très saines, très utiles", réplique-t-elle.

Le 28 avril, Mme Royal avait débattu, courtoisement, en direct sur BFMTV et RMC, avec François Bayrou, pratique inédite entre une finaliste désireuse de refaire son retard sur M. Sarkozy, et un leader politique arrivé troisième au premier tour.

- 2 mai 2012: 17,8 millions de téléspectateurs suivent le débat, virulent, âpre, entre le président Sarkozy et son adversaire socialiste François Hollande. Celui-ci frappe les esprits en utilisant une technique d'éloquence basée sur la répétition, l'anaphore, pour répondre à la question "quel président comptez-vous être?" Quinze fois de suite, il assène à M. Sarkozy, qui reste coi, des "Moi, président de la République..." pour détailler la ligne, notamment déontologique, qu'il se fixerait en cas de victoire.

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