Les futures pensions de réversion pourront "baisser" "pour certains", "augmenter" "pour d'autres", selon Castaner

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Par AFP - Paris
Publié le 28 juin 2018 - 11:05
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Christophe Castaner , secrétaire d'Etat aux relations au Parlement, à l'Assemblée Nationale le 26 juin 2018
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Christophe Castaner , secrétaire d'Etat aux relations au Parlement, à l'Assemblée Nationale le 26 juin 2018
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Christophe Castaner a indiqué jeudi que les pensions de réversion pourraient "baisser" "pour certains" futurs retraités, "augmenter" "pour d'autres", dans le cadre de la réforme des retraites, deux jours après l'assurance donnée par le Premier ministre qu'elles ne seraient pas "amoindries".

Pour les retraités actuels, le gouvernement "ne touchera pas" à leurs pensions de réversion qui "sont aujourd'hui garanties", a aussi assuré sur LCI le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, évoquant un "emballement" autour de ce sujet alors que des organisations syndicales, la gauche et la droite se sont inquiétées de la possibilité d'un coup de rabot voire d'une suppression de ces pensions.

"Le principe (des pensions de réversion, NDLR) restera parce qu'il est essentiel, mais ensuite on veut une réforme profonde, plus juste", pour "faire en sorte qu'un euro cotisé génère les mêmes droits", a-t-il ajouté.

"Et donc si vous modifiez la base, c'est-à-dire la retraite de chacun pour en faire un système plus juste, plus égal, pour mettre un terme à ces 40 systèmes, qui sont tous différents, qui existent en France et qui génèrent de l'injustice, évidemment la pension de réversion (...) sera modifiée", a expliqué M. Castaner, par ailleurs délégué général de La République en marche.

Interrogé pour savoir si elle allait donc baisser, il a répondu: "Pas forcément. Elle sera modifiée (...) Si vous faites dans la justice, pour certains elle peut baisser, pour d'autres elle peut augmenter".

Dans ce dossier sensible, qui concerne 4,4 millions de bénéficiaires, dont 89% de femmes, le Premier ministre Édouard Philippe avait estimé mardi que s'il fallait "poser sur la table la question" des pensions de réversion, le gouvernement ne travaillait "en aucune façon" sur des mesures qui viendraient les "amoindrir" ou "les remettre en cause".

Dimanche, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait dit leur "accorder une importance majeure", soulignant toutefois qu'elles doivent être revues pour être "plus justes et plus efficaces".

- 'Atteinte à notre contrat social' -

Les inquiétudes autour d'une possible remise en cause avaient été alimentées par une question, posée dans un document du Haut-commissariat à la réforme des retraites, puis sous une autre forme sur la plateforme en ligne: "Doit-on maintenir des pensions de réversion?"

"Tout est sur la table" dans le cadre de la réforme des retraites, y compris cette question des pensions de réversion, même si leur suppression "n'est pas la question", avait voulu rassurer la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn mi-juin.

Les déclarations de Christophe Castaner ont suscité de nouvelles réactions d'inquiétude jeudi.

Pour le président du MoDem François Bayrou, "on ne doit pas toucher" aux pensions de réversion. Le faire "serait une atteinte à notre contrat social". Mais "pour en avoir parlé avec le président de la République dès la première minute, il n'en a jamais été question", a-t-il assuré.

Le porte-parole du Parti socialiste (PS) Boris Vallaud a jugé les propos de M. Castaner "très flou(s)". "Baisser quoi? Le maximum d'une pension de réversion? Moins de 900 euros. La moyenne? Moins de 500 euros. Ce sont encore les plus modestes qui paient les cadeaux fiscaux".

"La remise en cause des pensions de réversion est une nouvelle attaque d'Emmanuel Macron à destination des femmes et des familles", a jugé la porte-parole des Républicains Lydia Guirous, tandis que le porte-parole du Rassemblement national (ex-FN) Sébastien Chenu a appelé à être "grandement vigilants" face aux "idées" du gouvernement.

Dans une vidéo postée jeudi sur Twitter, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a poussé un "coup de gueule" face "à de gros mensonges politiques": "non, clairement non, il n'y a aucun projet, il n'y aura aucun projet qui remettra en cause les pensions de réversion qui concernent principalement les femmes".

"Une pension de réversion, c'est la possibilité de toucher après le décès de son conjoint une partie de la retraite qu'il percevait. Et ça, il n'est pas question de le supprimer. Au contraire, la réforme des retraites que prépare Jean-Paul Delevoye n'a qu'un seul objectif: remettre de la justice là où il n'y en a pas", a poursuivi M. Griveaux.

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