Loi Travail, APL, finances publiques, "couacs" : Edouard Philippe justifie les débuts difficiles du gouvernement
Alors qu'Emmanuel Macron et lui-même sont confrontés à une forte baisse dans les sondages, le Premier ministre Edouard Philippe a accordé au Parisien une interview publiée ce vendredi 4. L'occasion de défendre les premières réformes du gouvernement dont certaines ont été très mal accueillies, mais aussi de s'expliquer sur le "couacs" de ces dernières semaines.
"Il y a forcément, comme au début de chaque période, des choses qui se calent. (...) Nous avons voulu intégrer des hommes et des femmes qui n'étaient pas issus du monde politique, avec des expériences personnelles variées. Ils entrent dans le bain politique et ont parfois eu besoin d'un peu de temps pour trouver leurs marques. Il n'empêche que les qualités pour lesquelles ils ont été choisis sont incomparablement supérieures aux petits inconvénients liés à leur période d'adaptation", défend-il.
Sur la suppression de 300 millions d'euros de dotations aux collectivités, il dénonce une vision tronquée de la mesure: "Ces 300 millions d'euros n'ont été enlevés à personne, car ils n'avaient été donnés à personne. Aucun projet en cours n'est annulé. A l'avenir, nous proposons aux collectivités territoriales un pacte de responsabilité : l'Etat ne baissera plus ses dotations dès lors qu'elles maîtriseront leurs dépenses".
Egalement confronté à la contestation concernant la baisse des aides personnalisés au logement (APL), il a assuré qu'une "réforme structurelle de la politique du logement" aurait lieu, ouvrant la voie à un retour sur la mesure mais sans prendre de risque.
Davantage dans la justification que dans l'annonce, le Premier ministre a rappelé que le gouvernement prévoit une baisse des impôts "de 10 milliards d'euros" en 2018 "et d'assumer les dépenses annoncées par nos prédécesseurs mais qui n'étaient pas financées... Nous avons donc décidé de faire des économies sur la dépense publique".
Il a également fait savoir que le projet controversé de la nouvelle loi Travail sera présenté le 31 août, 12 jours avant une journée de manifestations prévue par les syndicats. "Les partenaires sociaux ont été fermes sur leurs positions, mais ils ont joué le jeu avec sérieux" affirme Edouard Philippe qui juge aussi que "les Français ont envie de solutions plutôt que de blocages". "Je ne suis pas là pour faire plaisir à tel ou tel, je suis là pour mettre en œuvre les engagements du président de la République et pour faire redémarrer le pays", prévient-il.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.