"Malaise profond" à gauche : des députés PS invoquent un "droit de retrait" après la victoire d'Hamon à la primaire
Des députés PS "réformateurs" invoquent, pour l'aile droite du parti, un "droit de retrait" de la campagne de Benoît Hamon, refusant de participer à "l'aventure aléatoire d'une gauche radicalisée", dans une tribune publiée dans le Monde ce mardi 31.
"Benoît Hamon a gagné la primaire de gauche. Son élection est nette, (...) légitime, (...) incontestable. Quel contraste, pourtant, avec 2011!", écrivent les députés de Paris Christophe Caresche et de Gironde Gilles Savary dans ce texte.
"Notre famille sortait alors renforcée d’une primaire (...) Aujourd'hui, le constat est tout autre: des divisions plus profondes que jamais et une césure réelle entre deux sensibilités", regrettent les élus.
Déplorant notamment la main tendue de Benoît Hamon vers le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, les élus confient ne pas croire que "l’avenir puisse passer par cette aventure aléatoire à laquelle nous convierait une gauche radicalisée".
Interrogé sur RMC, M. Caresche a évoqué "une quinzaine" de parlementaires engagés dans cette démarche, au sein du groupe des "réformateurs" du PS qui compterait une cinquantaine d'élus.
Défendant le bilan du quinquennat Hollande, les députés se demandent ensuite "comment porter un projet présidentiel conçu comme l’antithèse d’une action de mandature" qu'ils ont "soutenue".
"En tant que militants, nous ne pouvons nous sentir liés par un +projet de société+ fondé sur une logique d’assistance généralisée et de dépréciation de la valeur travail", déplorent-ils en référence au revenu universel proposé par le candidat.
Interrogé sur un ralliement éventuel à Emmanuel Macron, M. Caresche a indiqué sur RMC ne pas l'envisager "à ce stade" personnellement, tout en reconnaissant que l'ancien ministre est le candidat dont il est le plus proche "sur le plan idéologique", et que certains élus "feront" ce pas vers Macron.
"On peut se demander si on n'est pas arrivé au bout du chemin. C'est-à-dire que la synthèse qui avait été celle du PS, (...) durant cette mandature (...) a explosé d'un certain point de vue", a regretté l'élu socialiste, évoquant un "malaise profond".
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