Pour Emmanuel Macron, "la démocratie ce n'est pas la rue"
Le président Emmanuel Macron est depuis lundi 18 aux Etats-Unis où il a longuement discuté climat avec Donald Trump et s'est exprimé à l'ONU. Il en a aussi profité pour faire le tour des grands médias américains et a notamment accordé une longue interview à CNN mardi 19. Entretien durant lequel la journaliste américaine Christiane Amanpour lui a demandé de revenir sur l'actualité française et les manifestations contre la loi Travail.
Le président de la République a réaffirmé sa volonté de réformer le code du travail, semblant faire la sourde oreille à la grogne sociale qui monte dans la rue, et qui sera d'autant plus forte ce jeudi 21 avec le mouvement de grève national. Mais les termes qu'il a employés ont fait polémique.
"Je crois en la démocratie… mais la démocratie ce n'est pas la rue", a-t-il ainsi déclaré. La petite phrase aussitôt lâchée, il s'est justifié en s'appuyant sur le vote qui l'a placé là où il est aujourd'hui. "Si je respecte ceux qui manifestent, je respecte aussi les électeurs français, et ils ont voté pour le changement".
Cet événement fait suite à des déclarations similaires qui ont également fait beaucoup de bruit depuis début septembre. Emmanuel Macron avait notamment dit: "Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes". Ou plus récemment: "La France n'est pas un pays qui se réforme". Assurant ne pas dire ces choses-là "avec l'esprit de polémique", mais s'y enfonçant un peu plus malgré lui avec ce qu'il a déclaré sur CNN.
Le président français continue donc de faire du Raffarin. En 2003, Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre et défenseur de la réforme des retraites, avait lancé "ce n'est pas la rue qui gouverne". Mais dans son cas, la porte aux négociations avec les syndicats était restée ouverte, et la CFDT avait d'ailleurs estimé avoir obtenu gain de cause. Emmanuel Macron, lui, ne veut plus en entendre parler.
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