Présidentielle - Second tour Mélenchon-Le Pen : c'est possible selon les marges d'erreur des sondages
Tout est une question de marge d'erreur, mais aussi de dynamique. Longtemps donné comme le cinquième homme de la présidentielle par les sondages Jean-Luc Mélenchon a enregistré une forte poussée dans les études de ces dernières semaines. A tel point que lorsque le candidat insoumis clame qu'il sera au second tour, il est désormais pris au sérieux.
Un nouveau sondage (Ifop-Fiducial, pour Paris Match, Sud-Radio et CNews) paru ce mardi 11 confirme ainsi la tendance ayant émergée depuis début avril et place lui aussi l'ancien sénateur socialiste en troisième position avec 19% (+7 points), juste devant François Fillon (18%, stable). Il est toutefois maintenu à distance par Marine Le Pen (24%, -2,5 points) et Emmanuel Macron (23%, -2,5 points). Pour autant, mathématiquement, ce sondage place désormais Mélenchon en position de se qualifier pour le second tour.
Surprenant? Non, au vu des marges d'erreur. L'intervalle de confiance de cette étude est ainsi de 2,2 points, ce qui signifie que le score de chaque candidat à de fortes chances (95% le plus souvent) de se situer dans une fourchette comprise entre +2,2 points et -2,2 points de celui affiché. Concrètement, cela donne Marine Le Pen entre 21,8% et 26,2%; Emmanuel Macron entre 20,8% et 25,2%; Jean-Luc Mélenchon entre 16,8% et 21,2% et François Fillon entre 15,8% et 20,2%. Un quatuor devançant largement le cinquième, Benoît Hamon, entre 5,8% et 10,2%.
Avec ce mode d'affichage, il saute donc aux yeux que Jean-Luc Mélenchon peut arriver deuxième le 23 avril prochain et se qualifier pour le second tour. Et si François Fillon peut lui aussi créer la surprise, la dynamique est du côté de l'Insoumis qui engrange un gain de 7 points depuis la dernière étude Ifop de début mars. Enfin, au vu de la faiblesse de l'écart entre Macron et Le Pen, écart qui plus est mouvant, l'élimination de la leader frontiste n'est pas non plus à exclure. Mais ce sont pourtant bien Le Pen et Mélenchon qui semblent en position de force.
Autre signe, les investisseurs commencent eux aussi à envisager ce cas de figure, ou à le redouter plutôt. Les analystes voient ainsi dans la remontée récente du coût de la dette française un signe de la nervosité des marchés face à la possibilité désormais tangible d'un duel entre l'extrême gauche et l'extrême droite au second tour de la présidentielle française. Et donc que l'un ou l'autre accède au pouvoir. Car c'est bien là l'enjeu.
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