Si elle est élue, Le Pen annonce qu'elle nommera Dupont-Aignan Premier ministre

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Par AFP
Publié le 29 avril 2017 - 13:19
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Nicolas Dupont-Aignan (G), président de Debout la France, et Marine Le Pen lors de leur conférence d
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont dévoilé ensemble à la presse le projet d'accord de gouvernement en six points.
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Marine Le Pen a scellé samedi son union avec Nicolas Dupont-Aignan, en lui promettant Matignon si elle gagnait la présidentielle, une alliance inédite critiquée par Emmanuel Macron et dénoncée par plusieurs responsables de droite comme "une trahison".

A huit jours du second tour de l'élection présidentielle, la candidate du Front national a vanté une "grande alliance patriote et républicaine qui incarne la recomposition que le pays attend", lors d'une conférence de presse commune avec le président de Debout La France.

"Présidente de la République, je nommerai Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre de la France, appuyé par une majorité présidentielle cohérente", a aussi promis Mme Le Pen au lendemain de l'annonce de son soutien par ce souverainiste.

M. Dupont-Aignan, sixième au premier tour avec 4,70% des voix, a parlé d'"un jour historique" et récusé tout "ralliement" stricto sensu de son parti DLF. Il prendra la parole dès lundi à Villepinte, à l'occasion d'un grand meeting de Mme Le Pen.

L'accord conclu entre les deux comporte six "engagements" avec certains ajustements au programme du FN, notamment sur l'euro pour affirmer que "la transition de la monnaie unique à la monnaie commune européenne n'est pas un préalable à toute politique économique".

Pas d'évolution prévue en revanche sur la "priorité nationale", mesure cardinale pour le parti d'extrême droite.

Cette alliance est un signal envoyé à l'électorat de droite pour Mme Le Pen, dont la formation est souvent considérée comme isolée, mais aussi un tournant dans le parcours de M. Dupont-Aignan, ancien du RPR qui ne cesse d'invoquer le général de Gaulle et qui a sévèrement critiqué, encore ces derniers mois, les "excès" du FN et de son "arrière boutique".

A Yerres (Essonne), dont le maire est M. Dupont-Aignan, 200 à 250 personnes, selon une source policière, ont protesté contre cette alliance en manifestant devant la mairie. Deux vice-présidents de DLF ont démissionné pour marquer leur désaccord avec ce rapprochement avec le FN.

Outre l'ex-Premier ministre PS Manuel Valls, plusieurs responsables de droite ont crié à "la trahison" du souverainiste, la jugeant notamment contraire à la tradition gaulliste. "Une imposture", a dénoncé le président du Sénat et du comité politique de LR Gérard Larcher.

- 'Safari ruralité' -

"Nicolas Dupont-Aignan montre son vrai visage", a déclaré l'ancien président de l'Assemblée et secrétaire général de LR Bernard Accoyer, appelant ses ex-électeurs à rejoindre Les Républicains et ses candidats aux législatives à se retirer.

"J'entends des ténors qualifier mon alliance avec de trahison, alors même qu'ils se sont tous soumis à ! Pitoyables", a tweeté M. Dupont-Aignan.

Favori dans les sondages pour le second tour, M. Macron a épinglé samedi la "combine" de Mme Le Pen avec M. Dupont-Aignan, destinée, selon lui, à régler les "problèmes de crédibilité" de la candidate FN et de "financement" de son allié souverainiste.

Le candidat d'En Marche!, en visite dans une exploitation agricole d'Usseau (Vienne), a aussi affirmé que le projet de sa rivale "rendra plus difficile" le quotidien des agriculteurs notamment par la "fermeture des frontières". Un déplacement qualifié de "safari ruralité" par le FN.

Le maire de Bordeaux Alain Juppé a de nouveau appelé les électeurs à voter pour l'ancien ministre de l'Économie, "le seul le 7 mai à pouvoir éviter à la France le malheur du FN", sans pour autant leur demander d'adhérer à sa personne et à son programme. Même soutien nuancé de Nicolas Hulot, qui votera "sans hésitation" pour M. Macron mais ne lui signe "en aucun cas un chèque en blanc", dans une tribune au Monde.

Depuis Bruxelles, où il assistait à son dernier sommet européen, François Hollande a estimé que le second tour serait "un choix" pour ou contre l'Europe et accusé le FN de "masquer son projet de sortir" de la zone euro.

Il a également mis en garde contre le "risque majeur" de voir Marine Le Pen accéder à l’Élysée. "Ça ne devrait pas être un sujet de discussion pour les forces républicaines: on prend le bulletin Macron et on considère que c'est le bulletin qui empêche l'extrême droite" d'arriver au pouvoir, a insisté le président sortant.

Désormais hors course, le candidat de la droite François Fillon a pour sa part publié une lettre à ses soutiens pour les "remercier". "Lorsque la tempête soufflait, vous étiez encore là", a-t-il notamment rappelé.

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