Asie de l'Est : des députés japonais exigent que Tokyo frappe directement la Corée du Nord
La tension continue de monter d'un cran en Asie de l'Est. Au Japon, un groupe de députés du parti libéral-démocrate, celui de Shinzô Abe le Premier ministre, a demandé officiellement au gouvernement mercredi 29 de prendre des dispositions pour pouvoir frapper directement les bases de lancement de missiles installées en Corée du Nord.
Le régime de Pyongyang a en effet multiplié les tirs de missiles en direction de la mer du Japon. Sans jamais atteindre le sol nippon, certains se sont malgré tout écrasés dans la zone économique exclusive japonaise, à proximité des côtes de l'archipel.
Le groupe de députés est mené par un personnage de poids au Japon, Itsunori Onodera, qui a été le ministre de la Défense de Shinzô Abe entre 2012 et 2014. Les parlementaires réclament notamment que le gouvernement japonais puisse acquérir et éventuellement utiliser des missiles de longue portée qui pourraient détruire les installations nord-coréennes sans que cela remette en cause la constitution japonaise. Cette dernière en effet dispose que le Japon "renonce à la guerre" empêchant le pays de posséder des capacités militaires offensives, devant se contenter d'une armée qui œuvre sous le statut de "force d'autodéfense". Les députés conservateurs porteurs du projet estiment cependant que l'envoi de missiles sur la Corée du Nord, en réponse à des tirs voulus par le régime de Pyongyang constituerait une action défensive, et serait donc permise légalement en l'état actuel de la constitution.
Face à la pression de la frange la plus conservatrice de ses députés, Shinzô Abe avait tenu à rappeler en février que l'acquisition de missiles pouvant frapper Pyongyang n'est pas, en l'état actuel, un souhait de Tokyo. Le Premier ministre, et une large frange de son parti, ont malgré tout pour objectif de réformer à terme la constitution pacifiste du Japon pour abolir les dispositions freinant les capacités militaires du pays. Mais le processus est long et complexe et devra se finir par un référendum, dans un contexte où l'opinion publique est loin d'être convaincue par le sujet.
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