Etats-Unis : l'Arkansas veut exécuter sept prisonniers en dix jours

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Publié le 11 avril 2017 - 15:02
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le rapport annuel d'Amnesty International sur la peine de mort, présenté le 10 avril 2017 à Hong Kon
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C'est une bataille juridique qui s'est engagée entre les avocats de la défense et l'Etat.
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Alors qu'Amnesty International publie ce mardi un rapport sur la pratique de la peine de mort dans le monde, le gouverneur de l'Arkansas, dans le centre des Etats-Unis, a pris la décision d'exécuter sept prisonniers en dix jours. La raison: l'un des produits utilisé pour fabriquer l'injection létale atteindra sa date de péremption le 1er mai prochain.

Asa Hutchinson, le gouverneur de l'Etat de l'Arkansas dans le centre des Etats-Unis, a ordonné l'exécution de sept détenus en dix jours et a créé la polémique outre-Atlantique. Alors que l'ONG Amnesty International publie ce mardi 11 un rapport sur la pratique de la peine de mort dans le monde et que l'Etat de l'Arkansas n'a pas mis à mort de détenu depuis douze années, Asa Hutchinson cherche à faire exécuter plus de 20% des 34 prisonniers actuellement condamnés à mort dans l'Etat.

La raison de cette vague d'exécutions: les réserves locales de midazolam, sédatif utilisé dans l'injection létale administrée aux condamnés, seront périmées au 1er mai prochain. Le gouverneur compte donc exécuter sept détenus entre le 17 et le 27 avril afin de ne pas perdre l'ingrédient du cocktail mortel.

Ainsi, deux criminels par jour devraient être exécutés durant les prochaines semaines. Alors que l'opinion publique se soulève, les avocats de la défense tentent de retarder l'échéance et la législation semble être de leur côté.

En effet, autant d'exécutions en un laps de temps si court peut s'apparenter à de la torture pour les bourreaux mais aussi à "une exécution de masse" selon la défense, ce qui est interdit par la constitution. Cela "viole les normes de décence qui ont évolué dans ce pays" ont plaidé les avocats, a rapporté le Chicago Tribune.

Un autre élément pourrait bloquer ces événement: dans la loi de l'Etat, six "citoyens respectables" doivent être témoins d'une exécution. Et les services chargés de trouver ces citoyens n'arrivent pas à rassembler les 42 témoins obligatoires au déroulement des sentences.

Les détenus étaient au début huit à être concernés. En effet, un tribunal fédéral a accordé à l'un d'entre eux que sa peine soit révisée après le 1er mai, l'homme condamné pour meurtre a donc obtenu un sursis. Un autre encore, Jack Harold Jones Jr., s'est vu refuser la clémence. Si les avocats ne réussissent pas à annuler les exécutions, il mourra le 24 avril prochain.

Cette décision polémique du gouverneur arrive en même temps qu'un rapport d'Amnesty International sur la pratique de la peine de mort dans le monde en 2016. Dans cette étude, les Etats-Unis ne font plus partie des cinq pays ayant exécuté le plus grand nombre de condamnés, une première depuis 2006.

"Le nombre d'exécutions (20) recensées en 2016 est le plus faible enregistré depuis 1991 et le nombre de condamnation à mort (32) est le plus faible enregistré depuis 1973 - ce qui montre clairement que les juges, les procureurs et les jurés se détournent de la peine de mort comme moyen de rendre justice", se réjouit l'ONG dans son rapport annuel.

Mais l'organisation reste méfiante en évoquant notamment les événements actuels: "Le nombre d'exécution va peut-être à nouveau augmenter en 2017, à commencer par l'Arkansas en avril".

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