La Chine fabrique des porte-avions... mais reste discrète sur le budget et les capacités militaires
La Chine, sur le papier, est rentrée dans une nouvelle dimension militaire ce mercredi 6. Pékin a en effet inauguré le deuxième porte-avions de sa marine. Mais c'est surtout le premier que les chantiers navals chinois, ceux de Dalian en l'occurrence, ont conçu et produit. L'autre porte-avion chinois, le Liaoning, est un bateau soviétique datant de 1985 et qui a été racheté (et rebaptisé) par la Défense chinoise en 1998 (qui a mis 14 ans a le reconditionner et le rendre opérationnel) à l'Ukraine.
Un signe qui indique que la Chine possède maintenant l'expertise suffisante pour concevoir et fabriquer elle-même de tels vaisseaux, et aussi que le budget militaire est prêt à libérer les fonds nécessaires pour tels chantiers, particulièrement coûteux. Mais Pékin a décidé de mettre les moyens: le budget militaire chinois a été augmenté de 7% en 2017, pour passer à 1.040 milliards de yuans, soit environ 143 milliards d'euros. Le budget que le gouvernement de Pékin alloue à ses armées a été multiplié par dix en 15 ans.
Mais reste à savoir maintenant si le nouveau bijou du savoir-faire chinois –inauguré mais pas encore nommé (le nom de Shandong est évoqué)– peut s'aligner sur ses homologues américains. Et, côté financier, la barre est élevée. Le dernier né des chantiers navals des Etats-Unis, l'USS Gerald R. Ford, qui doit rentrer cette année en service, a coûté au budget militaire américain la bagatelle de 13 milliards de dollars (11,9 milliards d'euros), ce qui en fait le navire le plus coûteux jamais construit.
Peu d'information sont encore disponibles sur le nouveau porte-avion chinois, mais une chose est certaine: il n'atteindra pas le niveau de complexité et de technicité des derniers nés de la marine américaine. Ne pesant "que" 70.000 tonnes pour 315 mètres de long, il paraît léger en comparaison de l'USS Carl Vinson (101.000 tonnes) qui vogue actuellement dans la péninsule coréenne. Ce dernier, comme le Charles de Gaulle, possède en outre une propulsion nucléaire, ce que n'a pas le nouveau porte-avions chinois, alors que le navire américain a été lancé… en 1980. Dernière subtilité: si la Chine l'a inauguré ce mercredi, le navire ne sera réellement opérationnel, selon les analystes, qu'en 2020.
Et si la Chine, avec deux porte-avions, dépasse maintenant la France, elle est encore loin de rattrapper les Etats-Unis qui possède dix navires de ce type et peuvent mobiliser des fond plus importants pour de nouveaux chantiers avec leur budget de Défense cinq fois supérieur.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.