La Corée du Nord procède à un nouveau tir de missile balistique

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Par AFP
Publié le 14 mai 2017 - 03:59
Mis à jour le 15 mai 2017 - 23:30
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Un homme passe devant un écran de télévision montrant un tir de missile nord Coréen le 22 mars 2017
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© JUNG Yeon-Je / AFP/Archives
Un homme passe devant un écran de télévision montrant un tir de missile nord Coréen le 22 mars 2017 à Séoul
© JUNG Yeon-Je / AFP/Archives

Pyongyang a affirmé lundi que son nouveau type de missile testé dimanche, qui semble avoir une portée sans précédent, pouvait transporter une "puissante tête nucléaire", l'ONU condamnant cette "menace pour la paix et la sécurité".

Selon la presse officielle, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a personnellement supervisé cet essai dimanche, des photos le montrant dans un hangar à côté du missile. Sur d'autres clichés, on peut le voir en train d'applaudir avec des officiers après le tir, au petit matin, de ce projectile noir baptisé Hwasong-12.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné lundi une action "en violation des résolutions du Conseil de sécurité et une menace pour la paix et la sécurité dans la région".

La Corée du Nord, dont l'objectif affiché est d'être en mesure de porter le feu nucléaire sur le sol américain, est déjà sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, mais les Etats-Unis veulent cette fois hausser le ton et envoyer un message de fermeté à Pyongyang, selon les diplomates consultés par l'AFP.

Les Etats-Unis cherchaient ainsi lundi à obtenir l'accord de la Chine pour que le Conseil de sécurité condamne très fermement ce dernier tir. Washington et Tokyo ont convoqué une réunion du Conseil de sécurité à ce propos mardi à 20H00 GMT, à huis clos.

Ce tir était le deuxième en 15 jours et le premier depuis la prestation de serment mercredi du nouveau président sud-coréen Moon Jae-In.

Il avait pour but d'examiner "les caractéristiques" d'un nouveau type de missile, "capable de transporter une grande et puissante tête nucléaire", selon l'agence nord-coréenne KCNA, qui assure que l'engin a suivi une trajectoire très élevée, atteignant une altitude de 2.111,5 km, avant de retomber en mer du Japon à 787 km, "précisément à l'endroit prévu".

- 'Progrès important' -

Cela laisse penser que ce missile pourrait avoir une portée de 4.500 kilomètres, observent des experts.

Pour Jeffrey Lewis, chercheur à l'Institut Middlebury des études internationales, dont le siège est en Californie, si on met de côté les tirs de fusées, l'engin tiré dimanche a été "le missile à la portée la plus longue jamais testé par la Corée du Nord".

John Schilling, expert en armement de l'organisation "38 North", qui dépend de l'université Johns Hopkins à Washington, estime quant à lui que Pyongyang vient apparemment de tester un missile de portée intermédiaire qui pourrait "sûrement atteindre la base américaine de Guam", dans le Pacifique.

"Ce qui est plus important", a-t-il ajouté, c'est qu'il "pourrait constituer un progrès important sur la voie de la mise au point d'un missile balistique intercontinental (ICBM)".

L'accélération des programmes nucléaire et balistique nord-coréens et la surenchère verbale avec Donald Trump, qui a menacé de régler par la force le dossier nord-coréen, ont contribué à tendre la situation sur la péninsule.

Le milliardaire a toutefois récemment semblé modérer son discours, déclarant même qu'il serait "honoré" de rencontrer Kim Jong-Un.

Pyongyang a d'ailleurs évoqué samedi une possible ouverture par la voix d'une diplomate de passage à Pékin, qui a dit que son pays pourrait "avoir un dialogue, si les conditions s'y prêtent", avec Washington.

- Un banc d'essai -

Ce tir est intervenu quatre jours après l'investiture à Séoul de Moon Jae-In qui, contrairement à son prédécesseur, défend l'idée d'un dialogue. Mais celui qui avait été la cheville ouvrière du dernier sommet intercoréen en 2007 n'en a pas moins condamné une "provocation irresponsable".

Le président russe Vladimir Poutine a qualifié lundi ce tir de "contre-productif et dangereux" mais il a également appelé à arrêter d'"intimider la Corée du Nord".

Certains experts doutent de la capacité du Nord à miniaturiser ses armes nucléaires pour les monter sur un missile et rien ne prouve encore que Pyongyang maîtrise la technologie en vue de la rentrée dans l'atmosphère.

Pour M. Schilling, "ce qui modifierait l'équilibre stratégique serait un ICBM capable de toucher le continent américain", a-t-il dit. "Ce ne sera pas ce missile, mais il pourrait s'agir d'un banc d'essai, d'un essai de technologies et de systèmes qui seront utilisés pour des ICBM".

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