"Panama Papers" : Eckert espère que le scandale incitera les fraudeurs à se régulariser
Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, a dit espérer ce vendredi 8 que le scandale financier "Panama papers" incitera les fraudeurs à régulariser leur situation et fera avancer la communauté internationale sur la transparence fiscale. "J'espère que certains fraudeurs vont prendre un peu peur et vont venir se régulariser", a déclaré M. Eckert sur Sud Radio et Public Sénat, sans donner de précision sur les recettes attendues dans cette opération par l'administration française. M. Eckert a estimé que "l'émoi" suscité par les révélations des "Panama papers" allait "pouvoir faire progresser les choses au niveau international".
Paris et Berlin, qui ont décidé de se transmettre systématiquement les informations à propos de cette affaire, se sont mis d'accord à l'occasion du conseil des ministres franco-allemand jeudi 7 pour appuyer "l'idée de la transparence publique accélérée" sur la scène internationale. Il a répété que "les données seront exploitées quels que soient les auteurs" tout en regrettant "un peu" ne pas avoir accès aux données complètes des journalistes qui ont mené la vaste enquête et révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, des stars du football ou des milliardaires. "C'est une situation un peu bizarre, car on demande toujours aux services fiscaux et aux hommes politiques de jouer la transparence, et la transparence complète c'est peut-être d'apporter les informations", a-t-il dit.
Concernant le Panama, qui va être remis sur la liste noire des paradis fiscaux "dans quelques jours", M. Eckert a rappelé qu'en 2014 et 2015, le service de régularisation fiscale avait reçu "plus de 700 dossiers". Ces affaires représentaient "plus de 4 milliards d'avoirs et ont donné lieu à des redressements fiscaux de 1,2 milliard d'euros". Quant à Singapour, avec lequel la France a un accord qui comporte des dispositions visant à prévenir la fraude, M. Eckert a assuré que "la convention fiscale fonctionne". Singapour "a joué le jeu de la transmission des informations", "les délais de traitement et de réponse ont été très nettement diminué, de trois mois ils sont passés à 50 jours", a-t-il précisé.
La lutte contre la fraude fiscale a atteint en France un rendement record en 2015 avec plus de 21 milliards d'euros de redressements.
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