Syrie : Trump menace encore de relâcher les djihadistes européens
Donald Trump a menacé mercredi 21 de libérer et renvoyer dans leur pays d'origine les djihadistes européens détenus en Syrie si les pays européens, comme la France et l'Allemagne, ne les rapatriaient pas eux-mêmes. C'est ça quatrième menace similaire.
Nouveau coup de menton de Donald Trump dans le cadre du traitement des djihadistes étrangers capturés en zone irako-syrienne. Pour la quatrième fois depuis la chute du réduit de l'Etat islamique à Baghouz, le président américain a menacé les pays européens de libérer et renvoyer "d'où ils viennent" les djihadistes actuellement détenus par les forces arabo-kurdes.
"Nous détenons des milliers de combattants de l'EI en ce moment. Et l'Europe doit les reprendre", a expliqué le locataire de la Maison-Blanche lors d'un point presse. "Si l'Europe ne les reprend pas, je n'aurai pas d'autre choix que de les libérer dans les pays d'où ils viennent, c'est à dire la France, l'Allemagne et d'autres endroits", a-t-il ajouté. Et de poursuivre: "Nous les avons capturés, nous en avons des milliers et maintenant, comme d'habitude, nos alliés n'en veulent pas".
Voir - Attentats de Paris et de Saint-Denis: un djihadiste avait prévenu sa sœur
Début août, le président américain s'était livré à une déclaration similaire, exigeant que ses alliés européens rapatrient leurs ressortissants partis faire le djihad dans les rangs de l'Etat islamique. Une menace qui n'avait déclenché aucune réaction officielle des autorités françaises.
Les Forces démocratiques syriennes détiennent plusieurs milliers de djihadistes de l'Etat islamique dont une grande partie a été capturé lors de la chute du dernier réduit territoriale de l'organisation terroriste à Baghouz dans le sud-est de la Syrie. Parmi les combattants de l'EI détenus figurent quelques 2.000 ressortissants étrangers à la zone irako-syrienne venant de plus de 50 pays différents. Ils sont détenus en partie dans des camps où les risques de révoltes et d'évasion sont particulièrement élevés.
Si les Etats-Unis et la Russie œuvrent à rapatrier leurs djihadistes, les Européens rechignent à le faire, dans un contexte de forte hostilité de l'opinion publique et craignant une radicalisation encore plus importante au sein de leurs prisons.
La France milite actuellement pour la création d'une sorte de tribunal international, un "Nuremberg des djihadistes" car d'un côté le Kurdistan syrien n'est pas sous l'autorité d'un Etat reconnu tandis que l'Irak dispose, lui, de tribunaux qui ont déjà condamné plusieurs Français, parfois à la peine de mort.
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