Zelensky appelle l’OTAN à des "frappes préventives" contre la Russie, Moscou dénonce un appel à la guerre mondiale
Dans un entretien du 6 octobre donné au think tank australien The Lowy Institute, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enjoint l’Otan à mener des « frappes préventives » contre la Russie. Le Kremlin a dénoncé un appel à déclencher une guerre mondiale.
« Que doit faire l’Otan ? Rendre impossible l’utilisation d’armes nucléaires par la Russie », a déclaré Volodymyr Zelensky. « Je m’adresse de nouveau à la communauté internationale », a-t-il enchainé : « Comme avant le 24 [février], [il faut] des frappes préventives, afin qu’ils sachent ce qui leur arrivera, et non pas l’inverse : attendre que la Russie ait fait les frappes nucléaires. » Et de conclure : « Repenser la façon de faire pression, voilà ce que l’OTAN doit faire à mon avis ». L’information a été rapportée par l’agence Interfax Ukraine.
NEW - Ukraine's Zelensky calls on NATO to launch "preemptive strikes" against Russia to "eliminate the possibility" of a Russian nuclear strike.pic.twitter.com/gj6mSRZfFF
— Disclose.tv (@disclosetv) October 6, 2022
Moscou dénonce un appel à la guerre mondiale
En réaction, le Kremlin a dénoncé « un appel à commencer une guerre mondiale aux conséquences désastreuses et imprévisibles ».
Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a appelé les Occidentaux à prêter attention aux paroles du président ukrainien : « Les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays de l’Union européenne doivent faire très attention à la déclaration de Zelensky sur les frappes préventives contre la Russie ». Et d’ajouter : « Les États-Unis et le Royaume-Uni dirigent de facto l'activité de Kiev, ils doivent donc porter la responsabilité des déclarations de Zelensky ».
Kiev tempère
Dans un message publié sur Facebook, l'attaché de presse de la présidence ukrainienne Sergeï Nykyforov a voulu dans la foulée faire retomber la polémique, exprimant son indignation aux observateurs qui sont allés « un peu trop loin » avec leur « hystérie nucléaire ». « Maintenant, vous entendez des frappes nucléaires même là où il n'y en a pas », a-t-il lancé.
« Le président parlait de la période ayant précédé le 24 février », a-t-il avancé : « À ce moment, il était nécessaire de prendre des mesures afin de prévenir la Russie de faire éclater la guerre ».
De son côté, le conseiller à la présidence ukrainienne Mikhaïl Podolyak a dénoncé sur Twitter « un nouveau ru-fake ». « [Zelensky] n'a rien dit au sujet d'une frappe nucléaire préventive sur [la Fédération de Russie], écrit-il : « Zelensky a rappelé le chantage nucléaire russe et suggéré d'en décrire de manière préventive les conséquences pour la Russie et d'intensifier les frappes contre elle – sanctions et assistance armée à l'[Ukraine] ».
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