Réforme du travail : les ordonnances maintenues, pas de discussion sur le calendrier

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Par AFP
Publié le 23 mai 2017 - 16:22
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Une prise de contact, mais pas de révélations: Emmanuel Macron, qui veut réformer le code du travail par ordonnances, a noué mardi le dialogue avec les responsables syndicaux et patronaux, dont il a écouté les exigences, sans entrer dans le détail de ce délicat chantier.

Tour à tour, la CFDT, la CGT et FO ont plaidé pour que le calendrier de cette réforme, que le gouvernement juge prioritaire et compte mener au pas de charge, soit moins contraint. Le Medef, lui, a réitéré son exigence de rapidité.

L’Élysée a répété que le chef de l’État ne comptait pas revenir sur le principe des ordonnances sans donner toutefois d'échéance.

Selon Philippe Martinez, le président aurait entendu la revendication syndicale. "Le calendrier a l'air d'avoir bougé (...) L'échéance de fin août ou du 1er septembre a l'air plus floue", a déclaré le numéro un de la CGT, qui y a vu "plutôt une bonne chose".

Une version contestée par les services de l’Élysée, qui ont assuré que "ce n'est pas au niveau du président de la République que le calendrier est géré" et que "la mise en œuvre opérationnelle sera de la responsabilité du Premier ministre et de la ministre du Travail", qui doivent justement recevoir les partenaires sociaux mercredi et lundi. Pierre Gattaz (Medef) et Jean-Claude Mailly (FO) s'y rendront mercredi, Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez lundi.

"J'ai senti qu'a priori, il y a des marges de manœuvre. A confirmer dans les jours à venir", a relevé M. Mailly. "Moi je plaide pour que le calendrier soit détendu, c'est-à-dire éviter de faire des ordonnances en plein été", a jouté le responsable de FO.

Tonalité inverse du côté patronal. "La réforme du marché du travail doit aller vite, c'est essentiel pour la confiance de déverrouiller le marché du travail", a martelé Pierre Gattaz, qui a de nouveau plaidé pour la suppression du compte pénibilité et du prélèvement à la source. "Il y a des points de divergences" avec Emmanuel Macron, a-t-il admis.

L'après-midi, après s'être rendu à l'ambassade de Grande-Bretagne pour exprimer sa solidarité après l'attentat de Manchester, M. Macron devait poursuivre ses entretiens avec François Asselin de la CPME (15H00), Alain Griset de l'U2P (16H00), François Hommeril de la CFE-CGC (17H00) et Philippe Louis de la CFTC (18H00).

- 'Se faire entendre' -

Depuis plusieurs jours, face à la volonté d'Emmanuel Macron d'aller vite, les syndicats mettent en garde contre une réforme menée au pas de charge. Pour eux, pas question que le dialogue social passe à la trappe pour mener cette réforme à haut risque, moins d'un an après la loi El Khomri et son interminable conflit social. Insuffisamment discutée avec les partenaires sociaux et rejetée par une partie des syndicats (dont la CGT et FO), la réforme avait donné lieu à six mois de contestation ponctuée de 13 journées de grèves et manifestations, souvent émaillées de violences.

Pour s'éviter un nouveau conflit, Laurent Berger a redemandé au président "que la méthode ne soit pas à la hussarde" et laisse "le temps suffisant à la nécessaire concertation".

Alors que certains syndicats menacent d'une nouvelle mobilisation si le gouvernement passe en force, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, les a prévenus qu'ils n'avaient "pas le droit de bloquer la France".

"Un ministre, il dit ce qu'il veut. Les salariés, ils font ce qu'ils veulent", lui a rétorqué M. Martinez, jugeant nécessaire que "les salariés se fassent entendre".

Sur le fond de la réforme, Emmanuel Macron n'a pas révélé davantage de détails. Hormis le plafonnement des indemnités prud'homales, le regroupement des instances représentatives du personnel et le référendum d'entreprise à l'initiative de l'employeur, ses contours restent flous, notamment sur la place laissée au dialogue social dans l'entreprise.

Cette dernière mesure, déjà au cœur de la loi El Khomri, a toujours été une ligne rouge pour la CGT et FO, tandis que la CFDT est ouverte au dialogue si le droit applicable en l'absence d'accord d'entreprise reste élevé.

Une mesure parvient à faire l'unanimité des syndicats, mais contre elle: le plafonnement des indemnités prud'homales.

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