SNCF : la grève reste très suivie alors que la réforme arrive à l'Assemblée

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Par AFP - Paris
Publié le 08 avril 2018 - 19:11
Mis à jour le 09 avril 2018 - 06:38
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Les quais de la gare de Perpignan, le 8 avril 2018
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© RAYMOND ROIG / AFP
Les quais de la gare de Perpignan, le 8 avril 2018
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La grève des cheminots s'annonce encore très suivie lundi, quoiqu'en légère baisse au quatrième jour de mobilisation, alors que débute l'examen dans l'Hémicycle de la réforme de la SNCF et que le gouvernement martèle sa détermination à aller "jusqu'au bout".

Avec 43% de grévistes lundi parmi les personnels indispensables à la circulation des trains - conducteurs, contrôleurs, aiguilleurs -, le mouvement faiblit légèrement par rapport à la première séquence de mobilisation mardi et mercredi derniers (48%). Selon la SNCF, si la mobilisation des conducteurs - 74% de grévistes lundi - est intacte, celle des autres métiers faiblit. C'est un "phénomène assez classique", analyse-t-on.

Par conséquent, le trafic s'annonce toujours "très perturbé", mais moins que la semaine dernière. Un TGV sur cinq, un Transilien et un TER sur trois et un Intercités sur six rouleront. Mercredi, seulement un TGV sur sept et un TER sur cinq circulaient, des perturbations qui avaient vidé certaines gares, mais aussi donné lieu à des scènes de cohue dans d'autres.

Le mouvement a été un peu moins suivi dimanche, avec 35% de grévistes, et beaucoup de voyageurs avaient anticipé les perturbations en ce premier week-end de vacances pour la zone A.

Cette quatrième journée de grève tombe, ce lundi, en même temps que l'arrivée du projet de "nouveau pacte ferroviaire" dans l'Hémicycle de l'Assemblée nationale, en première lecture. Après son passage en commission, l'examen en séance plénière doit débuter à 16H00.

CGT Cheminots et SUD Rail, qui ont appelé à un rassemblement en début d'après-midi aux abords du Palais Bourbon, ont de nombreux relais parmi les députés de gauche, dont la plupart soutiennent la cause des cheminots. Communistes et Insoumis, en première ligne, ont déposé de nombreux amendements pour le maintien du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés.

Outre la fin des recrutements au statut, grévistes et partis de gauche déplorent la volonté du gouvernement de transformer la SNCF en société anonyme à capitaux publics et d'ouvrir le secteur ferroviaire à la concurrence.

Les opposants à la réforme accusent le gouvernement de vouloir, à terme, privatiser la SNCF. "Fantasme", leur répond la ministre des Transports Elisabeth Borne.

- Dialogue de sourds -

Dimanche soir, pour la première fois depuis le début du conflit, un représentant du gouvernement, Christophe Castaner (Relations avec le Parlement), et un leader des grévistes, Laurent Brun (CGT Cheminots), ont débattu publiquement, sur la plateau de LCI, comme le réclamait la CGT. Résultat : un dialogue de sourds, chacun accusant l'autre de rester sur des "postures dogmatiques".

Face à cette situation bloquée, le président Emmanuel Macron va entrer dans l'arène jeudi, lors d'un entretien d'une heure au journal de 13H de TF1.

Le gouvernement ira "jusqu'au bout" de sa réforme, a de nouveau assuré Edouard Philippe dimanche, estimant que les grandes lignes de la réformes n'étaient "pas négociables" et que la discussion n'était possible que pour "parler des modalités".

Mais pour l'heure, la concertation lancée par le gouvernement est qualifiée de "mascarade" par les syndicats, qui sont sortis furieux de la dernière réunion vendredi, estimant qu'aucun négociation véritable n'était possible. Pour le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy (LREM) c'est au contraire la CGT "qui a toujours refusé de négocier".

Laurent Brun n'exclut pas de prolonger le mouvement "au-delà du moins de juin".

En face, la ministre Elisabeth Borne estime pourtant avoir déjà fait des concessions aux syndicats, notamment concernant les cheminots qui changeraient d'employeur en cas de perte d'un marché par la SNCF. Ils conserveraient "la garantie de l'emploi, la retraite, la rémunération..."

En principe, la grève devrait se mettre en pause mardi matin, pour reprendre jeudi soir. Mais SUD Rail plaide toujours pour une grève reconductible chaque jour au lieu de la grève deux jours sur cinq décidée par l'intersyndicale.

Pour l'heure, la SNCF prévoit un retour à un trafic "quasi normal dans l'après-midi" de mardi.

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