Covid-19 : un retour en arrière dans l’égalité homme/femme au travail ?
Une enquête, dévoilée par le Boston Consulting Group (BCG) et réalisée par l’Institut Ipsos en début d’année, révèle que la crise sanitaire « a fortement impacté la trajectoire professionnelle des salariés français, en affectant leur performance et en menaçant l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle ». Les répercussions seraient encore plus importantes pour les femmes salariées du privé. Explications.
Des impacts sur les trajectoires professionnelles des femmes salariées
L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 1001 hommes salariés et 1001 femmes salariées du secteur privé et du secteur public. Avec la crise sanitaire qui a entrainé l’essor du télétravail, les frontières entre la sphère privée et la sphère professionnelle ont tendance à s’effacer. Un problème plus récurrent pour les femmes que pour les hommes.
Le télétravail pénalise les femmes
Alors que la sphère domestique est déjà déséquilibrée en cette période de crise sanitaire, le télétravail accentue le fossé existant entre les deux sexes.
Pourquoi ? Déjà, les femmes salariées sont 1,3 fois moins nombreuses que les hommes à disposer d’un espace isolé pour télétravailler (62% contre 71% des hommes). Et en plus, elles ont 1,5 fois plus de risques d’être interrompues par leur environnement proche (28% contre 19% pour ces messieurs). « Leur travail est dégradé », expliquent les deux co-auteurs de l'étude Jessica Apotheker, directrice associée du BCG et Gwenhaël Le Boulay, directeur associé senior.
Et pourtant, la culpabilité ne les quitte pas : les femmes salariées du secteur privé sont 1,4 fois plus nombreuses que leurs conjoints à penser qu’elles ne sont pas assez disponibles pour leurs enfants (21% contre 15% des papas). Les femmes sont donc sujettes à un stress quotidien pour trouver l’équilibre parfait entre vie personnelle et télétravail. La peur de revenir aux horaires d’avant la crise provoque chez certaines de l’anxiété. 57 % des femmes ayant réduit leurs horaires appréhendent un retour à un rythme normal contre 40 % pour le sexe opposé.
Pour éviter « qu’une génération de femmes ne décroche », « il est nécessaire que les managers prennent en compte le stress supplémentaire qui peut être ressenti par les femmes et leur permettent de se rassurer », soulignent les co-auteurs de l'étude.
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