Cigarettes : les fabricants de tabac mentiraient-ils sur le taux de goudron et de nicotine ?
Ils sont dans le viseur de la justice. Début février, le Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) a déposé une plainte contre plusieurs fabricants de tabac pour "mise en danger d'autrui", une affaire aux allures de scandale qui porte déjà son nom: le "Filtergate". Les quatre cigarettiers visés (British American Tobacco, Philip Morris, Japan Tobacco et Imperial Brand) sont soupçonnés de camoufler les taux réels de nicotine, de monoxyde de carbone et de goudron dans leurs cigarettes.
Dans un communiqué publié ce vendredi 9, le CNCT a pointé du doigt "l'existence de minuscules trous" dans les filtres de cigarettes destinés à "falsifier les tests requis par les autorités sanitaires". Concrètement, "ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu'elles ont fixés sont dépassés".
Pour l'organisme, cette tromperie signifie qu’un fumeur qui pense fumer un paquet par jour en fume, en fait, l’équivalent de 2 à 10. "Un tel système de ventilation invisible trompe les fumeurs puisqu’ils ignorent l’ampleur réelle du risque qu’ils prennent en croyant, à tort, qu’ils inhalent une certaine quantité de produits dangereux alors que les doses qu’ils absorbent sont supérieures à celles qui leurs sont indiquées", a indiqué le CNCT rappelant qu'un tel mensonge pouvait avoir de graves conséquences sur la santé des fumeurs.
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"Il est prouvé que la probabilité de contracter un cancer ou une maladie cardiovasculaire est positivement corrélée avec la quantité de monoxyde de carbone, de goudron et de nicotine absorbées", a ajouté l'organisme. A noter que le tabac est jugé responsable de plus de 70.000 morts par an en France.
Cette histoire n'est pas sans rappeler celle des moteurs truqués de Volkswagen. Après avoir été sous le feu des critiques, le groupe avait avoué en septembre 2015 avoir trafiqué un logiciel installé sur 11 millions de véhicules dans le monde pour sous-évaluer leur réel degré de pollution lors d'éventuels contrôles.
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