Des assureurs rejettent des dossiers de patients atteints de cancer et refusent d’effacer leurs données personnelles
On pourrait presque croire à une farce mais malheureusement cela existe : des assureurs, face à un patient ayant été atteint d'un cancer, refusent de lui assurer son prêt bancaire. Perrine, une jeune femme de 40 ans en a fait les frais il y a peu. Elle s’est confiée au site Positvr à la suite de ces mésaventures.
Il faut savoir qu’en France, un emprunteur qui souhaite contracter un crédit bancaire pour un achat futur doit souscrire à une assurance. Pour cela, il faut répondre à différents questionnaires, notamment sur sa santé. Perrine est passé par là. Avec son mari, ils trouvent la maison de leur rêve en novembre 2020, après des mois de recherches, mises à l’arrêt à cause des confinements successifs. Ils cherchent donc à obtenir un prêt et une assurance. « J’ai répondu à divers questionnaires chez quatre assureurs. Des questionnaires médicaux de plus en plus précis avec énormément de pièces médicales et donc confidentielles à apporter ». Malheureusement, les assureurs peuvent choisir de refuser d’assurer l’emprunteur. C’est ce qui est arrivé à Perrine : « Personne n’a voulu m’assurer. » En effet, en septembre dernier, Perrine a été soignée pour un cancer du sein. Un mal rédhibitoire chez certains assureurs.
« La seule solution trouvée est qu’une banque accepte que seul mon mari soit assuré ». Perrine souhaite donc récupérer les dossiers médicaux qu’elle a déposé chez les assureurs. Mal lui en a pris ! Ces données confidentielles ne lui seront pas rendues :« La Cnil autorise les assureurs à garder toutes les données médicales pendant cinq ans, même si aucun contrat n’a été signé ». Cependant la Cnil recommande de garder les dossiers médicaux, mais ce n’est pas obligatoire. Sur quatre assureurs, un seul a rendu à Perrine son dossier médical. « Messieurs les assureurs, rendez-moi ce qui m’appartient ».
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.