Prostitution dans une location Airbnb en Isère : le proxénète condamné
Le plus vieux métier du monde est capable de s'adapter aux évolutions technologiques et économiques. En témoigne l'affaire d'une prostitué et de son proxénète qui avaient recours au géant de la location entre particuliers Airbnb pour héberger son activité. Cela au détriment du loueur.
Celui-ci avait accepté de louer, via la fameuse plateforme, son appartement de Vienne (Isère) à ceux qui se présentaient comme un couple de touristes espagnols, rapporte Le Dauphiné libéré. Mais en fait d'Espagnols, il s'agissait de Paraguayens, et ces prétendus touristes exerçaient leur activité "professionnelle" dans l'appartement.
La jeune femme aurait en effet accompli quatre à cinq passes par jour facturées 400 à 500 euros. L'homme a reconnu de son côté louer les logements et assurer une "protection" contre 1.200 euros par mois.
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C'est finalement un désaccord entre le couple et un client qui a permis d'éventer l'affaire. Celui-ci aurait décidé de se renseigner sur le propriétaire de l'appartement pour lui faire savoir à quoi servait son bien.
Le loueur a alors prévenu la police. Les enquêteurs ont choisi de mettre en place une surveillance des lieux et ont noté les allers et venues de nombreux hommes. Mardi 5, ils ont finalement interpellé le couple. La femme de 34 ans a été laissée libre mais le proxénète de 31 ans a été jugé mercredi et condamné à 10 mois de prison ferme avec effet immédiat. Il devra quitter la France à l'issue de sa peine puisqu'il a également écopé de cinq ans d'interdiction du territoire.
Ce n'est pas la première fois qu'une affaire de prostitution met en scène la plateforme de location. Si selon Airbnb ce type de désagréments est rarissime au regard du nombre de locations, il demeure que le service et une aubaine pour les réseaux de proxénètes. Ces appartements reviennent moins cher que les hôtels et sont moins sécurisés. Le Conseil de Paris avait ainsi fait part à l'Etat de son inquiétude face à cette "mode" après un autre cas.
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Airbnb a accès à certaines bases de données criminelles mais uniquement aux Etats-Unis et limitées à certaines infractions. Elle peut en revanche banir les utilisateurs signalés pour des comportements indésirables ou activités illégales. L'entreprise reconnaît elle-même que cela ne garantit pas la sécurité. Elle conseille notamment de se "familiariser" avec le voyageur avant de conclure l'affaire.
Si le fait de "d'aider, d'assister ou de protéger" ou encore de "de tirer profit de la prostitution d'autrui" constitue un acte de proxénétisme, un propriétaire de bonne foi ne saurait cependant être inquiété si son logement a servi à la prostitution sans qu'il soit au courant.
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