Anorexie : des chercheurs lèvent le voile sur l'origine du manque d'appétit
Alors que 30.000 à 40.000 personnes sont atteintes d'anorexie en France, des chercheurs américains ont voulu comprendre l'origine du manque d'appétit. Et d'après leurs résultats, publiés dans la revue Translational Psychiatry, ce serait le système neuronal, intervenant dans la sensation de faim, qui poserait problème. Concrètement, chez les personnes anorexiques et boulimiques, il serait perturbé au niveau de l'hypothalamus (une structure du système nerveux, NDLR).
"La région du cerveau contrôlant l’appétit est celle qui vous fait vous lever de votre chaise pour aller chercher de la nourriture. Mais chez les patients souffrant d’anorexie ou de boulimie, cette réaction n’existe pas", a indiqué le docteur Guido Frank, l'auteur principal des travaux. Et d'ajouter: "maintenant nous comprenons mieux au niveau biologique comment ceux souffrant d’un trouble du comportement alimentaire peuvent ignorer le besoin de manger".
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé le cerveau de 26 femmes anorexiques, 25 femmes boulimiques et 26 femmes sans aucun trouble alimentaire. Chacun d'entre elles a passé une IRM après avoir bu de l'eau sucrée. L'objectif: permettre aux chercheurs d'observer les réactions au niveau des connexions neuronales situées dans la zone qui régule l’appétit.
Et les images des scanners sont sans appel: elles révèlent des altérations de la matière blanche, chargée de transporter les informations entre le cerveau et l’hypothalamus. De plus, selon les chercheurs, ce dernier ne remplirait pas son rôle. Concrètement, il enverrait les signaux de faim au lieu de les recevoir. Par conséquent, le circuit serait détourné, provoquant la perturbation de la sensation de faim.
Mais pour le moment, les chercheurs ne peuvent expliquer le lien de cause à effet: ils ne savent pas encore si cette altération du cerveau est une cause de la maladie ou une conséquence induite par ce trouble du comportement. Ainsi, pour comprendre "comment tout cela prendre place", l'étude doit désormais se poursuivre sur des enfants.
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