Glyphosate et Roundup : Monsanto soupçonné de faire pression sur l'OMS
Lobbying, pressions, attaques contre un organisme de l'ONU. Le géant de l'industrie chimique Monsanto n'aurait pas hésité à employer des méthodes plus que discutables pour défendre le glyphosate, pesticide controversé entrant notamment dans la composition de son produit star, le fameux Roundup.
L'entreprise a notamment visé le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), organe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et donc des Nations-unies notamment chargé de dresser l’inventaire des substances cancérogènes.
Jusqu'au 20 mars 2015, le glyphosate était jugé uniquement "génotoxique", c'est à dire qu'il peut endommager l'ADN. Mais une étude du CIRC a bousculé cette classification en le déclarant cancérogène "probable" pour l'homme. Une décision qui lui aurait valu un déchaînement de la part de Monsanto, révèle Le Monde ce jeudi 1er juin.
"Nous avons déjà été attaqués par le passé, nous avons déjà subi des campagnes de dénigrement, mais nous sommes cette fois la cible d’une campagne orchestrée, d’une ampleur et d’une durée inédites" explique le directeur du CIRC Christopher Wild dans les colonne du quotidien.
Par communiqué Monsanto a d'abord dénoncé la "science pourrie" qui a mené à cette conclusion. Une "sélection biaisée" de "données limitées", établie en fonction de "motivations cachées", et basée sur "quelques heures de discussion au cours d’une réunion d’une semaine" (un an en réalité). Bref, un mélange d'incompétence et de complot contre le glyphosate.
Le géant des pesticides se serait également montré très pressant à l'égard des scientifiques non-américains qui ont participé à l'étude du CIRC. Ses avocats leur ont demandé de fournir tous les documents établis durant leurs recherches, précisant qu'en cas de refus, ils devaient s'attendre à ce que la justice soit saisie pour les obtenir.
Le Monde précise que ces révélations ne représentent que le premier volet d'une plus vaste enquête déjà surnommée "Monsanto Papers".
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