Les effets délétères associés au virus SARS-CoV-2 ou induits par les vaccins : Jean-Marc Sabatier

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Estelle Fougères, pour FranceSoir
Publié le 26 avril 2022 - 20:20
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Les nouvelles découvertes de Jean-Marc Sabatier
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FranceSoir
Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS, docteur en biologie cellulaire et microbiologie.
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ENTRETIEN [1/3] — Que savons-nous du système rénine-angiotensine dont le dysfonctionnement engendre les maladies Covid ? Comment la protéine Spike du virus, mais également la protéine Spike vaccinale, peuvent-elles affecter les organes sexuels de l'homme et de la femme, menaçant la libido et la fertilité ? Qu'est-ce que le syndrome d'activation mastocytaire ? Les multiples rappels de la vaccination contre le SARS-CoV-2 peuvent-ils induire un syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) ? La répétition vaccinale peut-elle conduire à des phénomènes d'auto-immunité ou les aggraver ? Quels risques représente la vaccination pour les femmes enceintes et pour les enfants ? L'ARN codant pour la protéine Spike reste-t-il au niveau du muscle deltoïde, comme cela a souvent été affirmé, ou peut-il se déplacer vers d'autres organes ? Le corps de chaque personne étant devenu la plateforme vaccinale, comment contrôler la quantité de protéine Spike produite par l'organisme, qui peut varier selon les personnes, l'âge et qui ne serait pas forcément adéquate ? Des segments d'ARN peuvent-ils être réinscrits dans l'ADN ? Que sait-on de l'intégration dans le génome ? Quelle est l'origine du Covid long ? Comment l'identifier ? Quelles sont les explications physiologiques aux phénomènes observés ?

Telles sont les questions abordées par Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS et docteur en biologie cellulaire et microbiologie, affilié à l'institut de neurophysiopathologie à l'université d'Aix-Marseille, avec qui nous nous sommes entretenus. 

Nous précisons que Jean-Marc Sabatier s'exprime ici en son nom.

Aujourd'hui, nous publions la première partie de cet entretien.


Estelle Fougères - Cela fait un peu plus de deux ans que le SARS-CoV-2 a fait son apparition. Le virus aurait touché 452 millions de personnes et fait officiellement six millions de morts.

Plus le temps passe et plus nous découvrons que cette maladie respiratoire présente la particularité de toucher plusieurs organes. Au-delà des problèmes pulmonaires, les médecins et les chercheurs découvrent que ce pathogène est susceptible d’atteindre les reins, les organes du système digestif (intestin, foie), le cœur, le cerveau et la peau. Ces complications constatées n’expliquent pas l’origine et les mécanismes de ces dérèglements qui surviennent souvent après l’infection et que l'on appelle les maladies induites par le Covid ou maladies post Covid ou encore le Covid long.

Pourtant, dès mars 2020, vous avez été le premier à comprendre que le SARS-CoV-2 interférait avec un système hormonal, un système physiologique appelé système rénine-angiotensine, présent dans tout le corps, indispensable pour le fonctionnement de l’organisme humain et responsable de l’immunité innée. Avant d’aborder tous les problèmes causés par le Covid qui peuvent dans certains cas se confondre avec la vaccination, avant d’évoquer les solutions qui existent, les soins et les molécules qui peuvent être prescrits, pouvez-vous nous expliquer la découverte que vous avez faite dès le début de l’épidémie, en mars 2020 ?

Jean-Marc Sabatier - En début de pandémie et en partenariat avec les deux directeurs du laboratoire de virologie de Wuhan (Chine), nous avons étudié le mode d’action du virus SARS-CoV-2 lorsqu’il s’attaque à notre organisme. J’avais remarqué que le récepteur cellulaire ECA2 (enzyme de conversion de l’angiotensine-2) sur lequel se fixe le virus (via sa protéine Spike), appartenait à un vaste système physiologique et hormonal, appelé système rénine-angiotensine (SRA). Le SRA est très complexe et ubiquitaire dans l’organisme humain (et des mammifères en général) car on le retrouve dans les divers organes et tissus, tels que le cœur, les poumons, le cerveau, le foie, les reins, les intestins, la rate, le pancréas, les glandes surrénales, le système vasculaire (vaisseaux sanguins), les organes reproducteurs, les yeux et la peau. Le SRA contrôle également l’immunité innée (première ligne de défense dite « non spécifique » de l’organisme lors d’une attaque par un microbe), et le microbiote intestinal (et probablement buccal, vaginal et de la peau). Il s’agit du système le plus important pour le fonctionnement du corps humain, en contrôlant - entre autres - les fonctions autonomes rénales, pulmonaires et cardio-vasculaires. Sa complexité est telle qu’il existe des adaptations (ou variantes) locales du SRA en fonction de la spécificité fonctionnelle des divers organes et tissus. Il m’est apparu très tôt que le vrai responsable des manifestations de la Covid-19 était précisément un SRA dysfonctionnel, et non (directement) le virus. Pourquoi ? Parce que tous les troubles décrits à l’époque et associés à la Covid-19 (tels que fibroses tissulaires, hypertrophies d’organes, détresse respiratoire, y-compris le syndrome de détresse respiratoire aiguë !), étaient déjà mentionnés comme des pathologies résultant d’un dysfonctionnement du SRA, et ceci bien avant l’apparition du SARS-CoV-2. Nous avons ainsi publié un article scientifique en avril 2020 qui décrivait le mode d’action complet du SARS-CoV-2 sur le SRA, en incluant les pathologies de la Covid-19 connues ou anticipées.

Parmi les maladies anticipées, nous avons mentionné les coagulopathies et thromboses (qui sont normalement « opposées » car l’une correspond à une déficience de la coagulation, contrairement à la seconde qui correspond à une hyper-coagulation !), athérosclérose, atteintes aux organes reproducteurs, troubles oculaires (rétinopathie, glaucome), troubles neurologiques, diabète de type 2 (intolérance au glucose), et autres maladies auto-immunes et cancers.

Nous avons décrit qu’au niveau du SRA, le récepteur cellulaire responsable de ces diverses pathologies est AT1R (récepteur de l’angiotensine-2 de type 1). Ce récepteur indispensable au fonctionnement du corps humain devient très « délétère » lorsqu’il est suractivé, car il possède des propriétés pro-hypertensive, pro-inflammatoire, pro-oxydante, pro-thrombotique, pro-angiogénique, pro-fibrosante, pro-hypertrophique, et fait chuter le monoxyde d’azote (NO) impliqué dans les phénomènes immunitaires, inflammatoires, et mnésiques. Le récepteur AT1R contrôle ainsi de nombreuses voies de signalisation au sein des cellules, et est véritablement une « usine à gaz » de notre organisme.

Cet article a donc présenté - pour la première fois - le mode d’action du SARS-CoV-2 sur nos cellules et une explication sur l’origine des maladies de la Covid-19. Il s’agissait d’un « puzzle » totalement assemblé à une période où les chercheurs du monde entier cherchaient des pièces du puzzle…

Estelle Fougères - Après la parution de cet article en avril 2020, vous vous attendiez à ce que le monde scientifique réagisse. Pourtant, il n’en a rien été. Pouvez-vous nous dire ce qui s’est passé ?

Jean-Marc Sabatier - Personnellement, je pensais que cet article – dont le contenu était vraiment en avance sur son temps – passerait peut-être inaperçu pour deux raisons majeures : d’abord, il n’a pas été publié dans une « grande » revue de renommée internationale (telle que le Lancet, Nature, etc.), ensuite, l’article révélait un mode d’action « atypique » pour un virus : il n’était pas imaginable pour les chercheurs que le SARS-CoV-2 ne soit pas le responsable direct des pathologies de la Covid-19.

Pour ma part, j’ai toujours été convaincu que les maladies Covid-19 résultaient d’un dysfonctionnement du SRA via la suractivation du récepteur « délétère » AT1R. Le récepteur ECA2 que cible le virus n’appartient-il pas au SRA ? Ainsi, il est logique que la présence du virus induise un dérèglement de ce système ubiquitaire. Je sais qu’un jour ou l’autre, avec les travaux réalisés sur le sujet par les divers laboratoires à travers le monde, il deviendra évident pour tous que le SRA et le récepteur AT1R suractivés sont effectivement au cœur des pathologies Covid-19.

Vous savez, l’histoire des sciences est remplie de découvertes qui n’ont pas rencontré un écho immédiat. Cela peut prendre très longtemps. Comme j’habite près de Marseille et pour rester dans le domaine de l’infectiologie, il y a la célèbre histoire de la paternité de la bactérie de la peste.

Cette bactérie a touché la Cité phocéenne à plusieurs reprises notamment en 1720, où près de la moitié de la population de la ville a été décimée. En 1894, le chercheur franco-suisse Alexandre Yersin (1863-1943) de l’école pasteurienne est envoyé à Hong Kong par le gouvernement français et l’Institut Pasteur pour étudier la nature de cette maladie. À son arrivée, il se retrouve en concurrence avec des chercheurs japonais issus de l’école allemande de Robert Koch, également présents pour comprendre la nature du microbe.

Un mois plus tard, Alexandre Yersin donne une description précise et exacte du bacille à l’Académie des sciences et publie ses résultats dans les Annales de l’Institut Pasteur. Mais les chercheurs japonais, menés par Kitasato Shibasaburō, déclarent à leur tour avoir découvert le microbe responsable de la peste. Les relations qu’ils ont nouées avec les éditeurs de la très prestigieuse revue « The Lancet » leur donnent la possibilité de publier leurs travaux, ce qui leur vaut la paternité de la découverte. La publication en anglais est diffusée dans de très nombreux pays, tandis que celle d’Alexandre Yersin, écrite en français, n’existe pas en dehors du territoire.

Pourtant, le bacille prélevé par Kitasato Shibasaburō, différent de celui d’Alexandre Yersin, correspond à un pneumocoque, celui d’Alexandre Yersin à Yersinia pestis. C’est donc bien à Alexandre Yersin que l’on doit la paternité du microbe de la peste. Mais la reconnaissance du chercheur franco-suisse pour toutes les raisons évoquées précédemment, n’a pas été immédiate, cela a pris plusieurs années.

Voir aussi : Pr Drancourt : la paléomicrobiologie à l'IHU, ou les "secrets d'histoire" appliqués à la science

Estelle Fougères - Depuis quelque temps, de nombreux scientifiques travaillent sur le sujet du système rénine-angiotensine. Comme vous depuis deux ans, ils concluent que le dysfonctionnement du SRA est à l’origine des maladies Covid. Il me semble cependant qu’ils ne mentionnent pas ce premier article publié sur le sujet dès avril 2020. Comment pouvez-vous expliquer cette omission ?

Jean-Marc Sabatier - En effet, les travaux expérimentaux réalisés par différents laboratoires de recherche à travers le monde au cours de ces deux dernières années confirment le rôle central d’un dysfonctionnement du SRA (via une suractivation du récepteur AT1R induite par un excès d'angiotensine-2) dans les maladies Covid-19. Cet excès d’angiotensine-2 chez des patients Covid-19 a même été observé dans un célèbre institut marseillais (Dr Devaux, IHU-Méditerranée infection). Il est vrai aussi que ce premier article que nous avons publié, vraiment pionnier dans le domaine, n’est quasiment jamais cité par les chercheurs pour des raisons qui m’échappent. Ceci n’est pas bien grave, car l’important est que les scientifiques/médecins se rendent compte du rôle clef du récepteur AT1R dans les diverses pathologies Covid-19, afin de ne pas perdre de temps dans la compréhension de la pathogénicité du SARS-CoV-2 et le développement de traitements appropriés. En parallèle, ceci permet d’expliquer les effets délétères potentiellement associés aux vaccins actuels et d’y remédier.

Estelle Fougères - Parmi les effets induits par le SARS-CoV-2 ou par la protéine vaccinale, on observe des atteintes au niveau des organes sexuels, des organes de la reproduction ? Comment ces attaques sont-elles possibles ? Quels mécanismes se trouvent impliqués dans ces atteintes ?

Jean-Marc Sabatier - Chez l’homme, le SARS-CoV-2 peut s’attaquer aux testicules, au pénis et à la prostate. Chez la femme, le virus peut s’attaquer à l’utérus (endomètre) et aux ovaires. Pourquoi ces attaques sont-elles possibles ? Parce que le SARS-CoV-2 reconnait le récepteur cellulaire ECA2 qui lui sert de site de fixation lui permettant d’infecter les cellules ; le récepteur ECA2 est très présent au niveau des cellules des organes reproducteurs masculin et féminin, ce qui les rend très vulnérables au virus.

Estelle Fougères - Comment le virus ou la protéine Spike vaccinale agissent-ils sur les organes sexuels masculins ?

Jean-Marc Sabatier - Dans le système de reproduction masculin, les éléments (ligands/hormones et les divers récepteurs enzymatiques) du SRA se retrouvent dans les testicules, les spermatozoïdes et le liquide séminal. Certaines fonctions attribuées à ce SRA « local » sont le maintien des électrolytes plasmatiques séminaux, la régulation de la stéroïdogenèse (synthèse des hormones stéroïdiennes, dont les hormones androgènes masculines) et de la spermatogenèse (processus de production des spermatozoïdes dans les testicules), la contractilité épididymaire, et les fonctions spermatiques.

Ainsi, lors d’une infection chez l’homme, le SARS-CoV-2 peut potentiellement altérer les productions des hormones androgènes (dont la testostérone) et des spermatozoïdes via son action sur le SRA présent au niveau du système reproducteur masculin. Ainsi, l’angiotensine-2 et le récepteur AT1R font partie des éléments clefs du SRA « local ». L’hormone angiotensine-2 est impliquée dans la régulation négative de la production de testostérone, et la régulation de la croissance testiculaire, tandis que le récepteur AT1R inhibe la spermatogénèse et la production de testostérone.

Estelle Fougères - Quels troubles engendrent-ils ?

Jean-Marc Sabatier - Chez des personnes infectées par le SARS-CoV-2, il a été rapporté des troubles de l’érection (dus à l’effet vasoconstricteur du récepteur AT1R suractivé), une diminution de la taille (atrophie) du pénis et des testicules, ainsi que des troubles de la libido (pour les deux sexes) qui sont les effets « visibles » de ces atteintes sexuelles induites par le dysfonctionnement du SRA. Les effets indésirables du SARS-CoV-2 (voire de la protéine Spike vaccinale) sur la spermatogénèse et la production de testostérone peuvent affecter la fertilité masculine. En effet, l’importance du SRA dans la fertilité ou l’infertilité a été largement démontrée à ce jour, aussi bien chez l’homme que chez la femme.

Estelle Fougères - Chez la femme, on a noté des troubles du cycle menstruel. Certaines femmes n’ont plus leurs règles, d’autres les ont continuellement, certaines femmes ménopausées sont à nouveau réglées. Comment expliquez-vous que l’on observe tout et son contraire ? Y a-t-il un risque d’infertilité ?

Jean-Marc Sabatier - Les femmes possèdent un SRA ovarien (appelé OVRAS) qui joue un rôle clef dans la physiologie des ovaires et les maladies ovariennes associées. Le SRA ovarien a des effets majeurs sur le développement/atrésie des follicules, sur l’ovulation et la sécrétion d’hormones stéroïdiennes ; le SRA est ainsi nécessaire à une reproduction normale. En effet, les composants de ce SRA se retrouvent dans le follicule ovarien, les cellules pré-ovulatoires de la thèque et de la granulosa, ainsi que dans les cellules post-ovulatoires de la granulosa-lutéine. Le SRA ovarien est également impliqué dans la régulation de la stéroïdogenèse (synthèse des hormones stéroïdiennes, dont les hormones œstrogènes féminines).

Le dysfonctionnement du SRA ovarien potentiellement induit par le SARS-CoV-2 peut donc affecter la maturation et l’ovulation des ovocytes (altération du cycle menstruel), et conduire à des dérèglements ou pathologies telles que l’infertilité, le cancer des ovaires, le syndrome des ovaires polykystiques, etc. La présence d’anticorps auto-immuns dirigés contre le récepteur AT1R peut se traduire par une infertilité.

Chez la femme, on peut ainsi observer (parallèlement aux autres pathologies Covid-19 potentielles) un dérèglement du cycle menstruel plus ou moins important et invalidant. La menstruation (règles) correspond à l’écoulement périodique par le vagin d’un fluide biologique constitué de sang, de sécrétions vaginales, et de cellules endométriales (paroi utérine). Les règles correspondent à l’évacuation de la couche superficielle de la muqueuse de l’utérus (endomètre) qui s’était formée au cours du cycle menstruel pour accueillir un possible œuf fécondé. En absence de fécondation, la surface de l’endomètre (qui est très vascularisée) est alors évacuée par le vagin sous forme d’un saignement. Le virus SARS-CoV-2 se fixe (via sa protéine Spike) sur le récepteur ECA2 des cellules cibles. L’endomètre et le système vasculaire sont constitués de cellules épithéliales et endothéliales qui expriment - comme les ovaires ou les testicules - le récepteur ECA2 reconnu par la protéine Spike. Ceci montre que la protéine Spike (du virus SARS-CoV-2 ou vaccinale) peut agir directement sur l’endomètre et les vaisseaux sanguins associés.

Le SARS-CoV-2 - via la protéine Spike - provoque des troubles de la coagulation sanguine, dont la thrombocytopénie (baisse du nombre de plaquettes sanguines qui aident le sang à coaguler). Ceci est dû à un phénomène appelé hémophagocytose qui survient lors du syndrome d’activation macrophagique induit par le virus ou la protéine Spike vaccinale.

Ainsi, le SARS-CoV-2 ou la protéine Spike vaccinale est directement responsable des troubles de la coagulation et menstruels parfois observés chez certaines personnes lors d’une infection virale au SARS-CoV-2 ou suite à une vaccination. Il est notable que dans certains cas extrêmes, l’ablation de l’utérus (hystérectomie) a été nécessaire après une vaccination.

Estelle Fougères - Ces problèmes semblent avoir fait leur apparition à la suite de la vaccination en population générale. L’infection elle-même peut-elle causer le même genre de dommage ? Avant la campagne de vaccination, y a-t-il eu des personnes qui, à la suite de l'infection, développaient des atteintes au niveau des organes sexuels ?  Existe-t-il une reconnaissance de ces problèmes par les autorités ?

Jean-Marc Sabatier - Il est fort probable qu’une infection naturelle au SARS-CoV-2 puisse provoquer le même genre de dommages dans la mesure, où comme le fait la protéine Spike vaccinale, le virus fait dysfonctionner le SRA. Il peut néanmoins exister une différence importante d’accessibilité ou de charge du virus au niveau du SRA ovarien, et/ou une sur-représentation de la protéine Spike vaccinale au niveau du système reproducteur.

En ce qui concerne les troubles menstruels liés à la vaccination, je dois mentionner l’avis « neutre » de l’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), qui - dans un point de situation sur la surveillance des vaccins contre la Covid-19 publié le 21 décembre 2021- écrit : « À ce jour, les données disponibles ne permettent pas de déterminer le lien direct entre le vaccin et la survenue de ces troubles du cycle menstruel. Ces événements restent sous surveillance ». Pourtant, de nombreuses femmes constatent le contraire…

Estelle Fougères - Si l’on revient sur la vaccination, peut-on attribuer tous les dommages à la protéine Spike vaccinale ? Quels effets potentiellement délétères peuvent causer les nanoparticules lipidiques de certains vaccins ?

Jean-Marc Sabatier - Les dommages (plus ou moins sévères) dus à la protéine Spike vaccinale sont de nos jours bien documentés et formellement établis. Parallèlement, il existe des risques d’effets délétères potentiellement associés à l’emploi de nanoparticules lipidiques (NP) dans certaines compositions vaccinales, notamment les vaccins à ARNm. En effet, divers types de NP sont capables de franchir des barrières biologiques et d'exercer des effets toxiques sur des organes tels que le cerveau, les reins, le foie et les organes reproducteurs (testicules, épididyme, ovaires, utérus). Les NP peuvent traverser les barrières hémato-testiculaire, placentaire et épithéliale pour s'accumuler dans les organes reproducteurs, et les endommager en détruisant les cellules de Sertoli et de Leydig, ainsi que les cellules germinales.

Ceci affecte les organes reproducteurs masculins en modifiant la qualité, quantité, morphologie et motilité des spermatozoïdes, et féminins en réduisant le nombre d'ovocytes matures et en perturbant le développement folliculaire. Les NP peuvent perturber les niveaux d'hormones sécrétées, affectant la libido. Les mécanismes impliqués dans la toxicité des NP reposent sur l'inflammation, le stress oxydatif, l'apoptose, et/ou la génotoxicité.

Estelle Fougères - Qu’en est-il des adjuvants, notamment pour le Novavax qui contient un dérivé de saponine, extrait du bois de Panama ?

Jean-Marc Sabatier - Les adjuvants des vaccins peuvent également présenter une toxicité potentielle. Par exemple, le vaccin Novavax contient un dérivé de saponine extrait de l’écorce du bois de panama. Les propriétés tensioactives détergentes et émulsifiantes des saponines semblent bénéfiques ou toxiques, et font l’objet de controverses.

Les saponines pourraient s’attaquer aux globules rouges (activité hémolytique) et à d’autres types cellulaires, en interagissant avec le cholestérol des membranes de ces cellules. À forte dose, les saponines peuvent provoquer des problèmes respiratoires, gastriques, une atteinte au foie, ainsi que des convulsions et diarrhées.

Estelle Fougères - Existe-t-il une possibilité de soigner ces effets secondaires ? Y a-t-il des lésions irréversibles ?

Jean-Marc Sabatier - Une supplémentation appropriée en vitamine D associée au zinc et au magnésium est souhaitable pour prévenir, traiter ou atténuer les troubles des appareils reproducteurs, car elle agit en inhibant la suractivation « délétère » du SRA (par une action - entre autres - sur la production de rénine). Il est notable que certaines lésions pourraient être quasi irréversibles, telles que la fibrose d’organes ou de tissus.

Estelle Fougères - La vaccination élaborée à partir de la souche sauvage de Wuhan ne fonctionne plus, elle est potentiellement dangereuse notamment chez les personnes jeunes en âge de procréer et dont les chances de faire une forme grave sont quasi nulles. Les nouveaux variants suivent le chemin épidémiologique classique, à savoir qu’ils sont de plus en plus contagieux, mais de moins en moins létaux. L’ensemble du monde médical, à quelques exceptions près, a adhéré à cette vaccination. Avez-vous remarqué un changement d’attitude chez certains professionnels de santé, notamment depuis la multiplication des rappels ?

Jean-Marc Sabatier - Oui, il y a à la fois une lassitude et une défiance grandissante envers les vaccins, provenant de nombreuses personnes initialement favorables à la vaccination. Personnellement, je ne connais plus personne dans mon entourage qui souhaite se faire vacciner ou recevoir un rappel vaccinal. Compte tenu du peu d’efficacité des vaccins actuels et de l’apparition de variants du SARS-CoV-2 certes plus contagieux mais de moins en moins létaux, ainsi que de l'émergence des effets indésirables associés à la vaccination ou rappel, il est compréhensible que les individus sensés soient défavorables à des injections inutiles et potentiellement dangereuses.

Estelle Fougères - Ces dernières semaines, vous avez déclaré que l’infection par le virus SARS-CoV-2 pouvait conduire au syndrome d’activation mastocytaire (SAMA). Quelle est cette pathologie ? Comment se manifeste-t-elle ? Combien de symptômes recouvre-t-elle ?

Jean-Marc Sabatier - Pour rappel, dans l’immunité innée qui est la réponse immunitaire « immédiate » aux agents pathogènes, vous avez divers types cellulaires impliqués, dont les monocytes, les macrophages, les cellules dendritiques, les granulocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles), les cellules NK tueuses et les mastocytes. Les mastocytes sont des cellules « sentinelles » qui se retrouvent principalement dans les tissus conjonctifs, mais également dans les muqueuses et autres organes, dont la peau. Ces mastocytes participent à la défense de notre organisme contre les attaques des microbes (dont le SARS-CoV-2), aux phénomènes de cicatrisation et d’allergie (dont le choc anaphylactique d’allergie exacerbée).

Le syndrome d’activation mastocytaire (SAMA) peut être induit par une infection au SARS-CoV-2, via le dysfonctionnement du SRA et la suractivation des récepteurs AT1R et « Toll-Like » (TLR) pilotant l’immunité innée. Les mastocytes « hyper-réactifs » relarguent ainsi -de façon inappropriée- des médiateurs chimiques (jusqu’à 200 types différents, dont histamine, héparine, prostaglandines, protéases, leucotriènes, cytokines pro-inflammatoires, etc.) par une dégranulation pouvant provoquer de nombreux symptômes et pathologies.

On retrouve des troubles dermatologiques (urticaire, démangeaison, apparition d’ecchymoses sans cause apparente), neurologiques (perte de mémoire, migraines, brouillard cérébral, sautes d’humeur, dépression, agressivité), gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhées ou constipation), ophtalmologiques (conjonctivite et gêne oculaire, voire perte de vision), urologiques (forte diurèse, difficulté à uriner, envies urinaires nocturnes), respiratoires (toux, asthme, sifflements, œdème de Quincke), et/ou cardio-vasculaires (chute de tension, vertiges, étourdissements, tachycardie, syncopes), ainsi que le choc anaphylactique (hypotension artérielle associée ou non à des difficultés respiratoires).

Estelle Fougères - Quelle différence faites-vous entre un syndrome d’activation mastocytaire et une mastocytose ?

Jean-Marc Sabatier - Comme mentionné précédemment, le syndrome d’activation mastocytaire (SAMA) correspond à un relargage inapproprié (par dégranulation excessive) de médiateurs chimiques présents dans les granules situés à l’intérieur des mastocytes. Les médiateurs libérés par les mastocytes activés peuvent être délétères et conduire à des symptômes et pathologies indésirables. Au cours d’un SAMA, le nombre de mastocytes ne semble pas affecté.

La mastocytose se traduit par une prolifération et une accumulation anormale de mastocytes dans la peau (ou parfois d’autres organes et tissus). Lors d’une infection au SARS-CoV-2, le SAMA peut s’accompagner d’une mastocytose.

Estelle Fougères - Avez-vous une idée du nombre de personnes touchées par le SAMA ?

Jean-Marc Sabatier - Le SAMA peut affecter divers organes, tissus conjonctifs et muqueuses. Les effets indésirables chroniques ou récidivants associés au SAMA sont variables en termes de durée et de gravité, mais sont globalement les mêmes que ceux de la mastocytose (pour laquelle les mastocytes libèrent également des médiateurs chimiques). Le SAMA est souvent idiopathique, c’est-à-dire que la cause de ce syndrome est inconnue. En absence d’infection au SARS-CoV-2 (et de vaccination anti-Covid), on rapportait pour la mastocytose un taux annuel d’un cas sur 150 000 personnes, ce qui en faisait une pathologie rare. Ce taux doit être de nos jours très supérieur avec les nombreux cas de la Covid-19 et du Covid long, mais il reste difficile à évaluer avec précision.

Estelle Fougères - Ce syndrome peut-il être déclenché par la vaccination ?

Jean-Marc Sabatier - Je pense que le syndrome d’activation mastocytaire, ainsi que la mastocytose, peuvent être directement déclenchés par une vaccination ou rappels vaccinaux anti-Covid-19. Pourquoi ? Parce que - à ce jour - la protéine spike produite à partir des vaccins (vaccins à ARNm ou à vecteurs viraux) ou préexistante (vaccins inactivés ou à protéine Spike recombinante) s’est montrée potentiellement capable de se fixer sur le récepteur ECA2 des cellules cibles.

La fixation du virus SARS-CoV-2 (ou de la protéine Spike vaccinale) sur son récepteur ECA2 gêne la dégradation de l’angiotensine-2 qui va, en excès, suractiver son récepteur AT1R du système rénine-angiotensine. Le récepteur AT1R suractivé provoque (via les récepteurs TLRs associés) un syndrome d’activation macrophagique (SAM), et également un SAMA/mastocytose. Pour rappel, le syndrome d’activation macrophagique conduit à l’hémophagocytose (les macrophages tuent les globules rouges, certains globules blancs, ainsi que les plaquettes/thrombocytes impliqués dans la coagulation sanguine), une lymphocytopénie (baisse du nombre de lymphocytes T et B, ainsi que des cellules NK tueuses), une inhibition de la production d’interféron, et une prolifération des granulocytes neutrophiles (neutrophilie). Le SAM s’accompagne de la production de cytokines pro-inflammatoires (orage de cytokines), d’une hyper-coagulation via le recrutement de plaquettes/thrombocytes (thrombose), et d’un dysfonctionnement endothélial. Ces processus conduisent à des défaillances multiviscérales et éventuellement la mort.

Estelle Fougères - Quels traitements préconisez-vous pour soigner ce syndrome ?

Jean-Marc Sabatier - N’étant pas médecin, je ne peux formellement pas recommander une prise de médicaments spécifiques. Néanmoins, compte tenu du mode d’action du SARS-CoV-2, la supplémentation en vitamine D (40 à 60 ng de calcidiol/mL de sang) est souhaitable, car la vitamine D freine la suractivation du SRA et de son récepteur « délétère » AT1R.

Il existe également des traitements potentiels du SAMA, dont les anti-histaminiques H1 et H2 (Cétirizine, Clarityne, Kétotifène, Famotidine) et anti-leucotriènes (Montélukast). L’aspirine peut également être utilisée. Il existe également le cromoglycate de sodium, en préparation à la pharmacie, comme stabilisateur de mastocytes.

Les médicaments antagonistes du récepteur TLR4 devraient avoir un intérêt certain, aussi bien pour prévenir ou traiter les syndromes d’activation macrophagique que mastocytaire. Pour le traitement du SAM, la Dexamethasone et l’Etoposide semblent appropriés. Il s’agit là de traitements couramment utilisés et peu onéreux.

Ainsi, le SAM et le SAMA devraient être des voies privilégiées dans le traitement des symptômes et pathologies de la Covid-19 et du Covid long. Je tiens à rappeler que dans le cadre d’un traitement des formes sévères de la Covid-19, les antagonistes du récepteur AT1R (sartans), ainsi que les molécules impliquées dans le système de régulation négatif du SRA (angiotensine (1-7), angiotensine (1-9), alamandine, angiotensine IV, et angiotensine A) et, dans une moindre mesure, les inhibiteurs ECA, seraient d’un intérêt certain.

Estelle Fougères - Y a-t-il d’autres médecins ou scientifiques qui se sont penchés sur le sujet ?

Jean-Marc Sabatier - En ce qui concerne le SAMA, il y a certainement des médecins (et probablement des scientifiques) qui se penchent actuellement sur le sujet, afin de proposer des thérapies pour les personnes souffrant de la Covid-19, et plus particulièrement du Covid long.

Estelle Fougères - À l’heure d’internet, des e-mails, des réseaux sociaux, on a pourtant l’impression que certaines informations essentielles ne se transmettent pas ? Comment expliquez-vous cela ? Y a-t-il une volonté de ne pas promouvoir certaines explications scientifiques ?

Jean-Marc Sabatier - Je pense effectivement qu’il existe un véritable clivage entre les personnes très favorables à la vaccination, et ceux - nommés complotistes - qui estiment que la balance bénéfices/risques de cette vaccination (et des rappels associés) est défavorable. Ceci est entretenu par la doxa ambiante sur la nécessité d’une vaccination obligatoire et à outrance des populations, indépendamment de l’âge et des facteurs de risques des vaccinés. Il y a une volonté, qui est incompréhensible au niveau sanitaire, de poursuivre une vaccination avec des vaccins qui n’ont pas d’efficacité sur l’infection et la transmission des variants actuels du SARS-CoV-2, et dont la dangerosité à plus ou moins long terme est évidente.

La volonté féroce de censure dans les médias, des études et informations scientifiques pertinentes démontrant les dangers de ces vaccins (protéine Spike, nanoparticules lipidiques, et autres) m’apparaît malsaine, voire diabolique, à ce stade. Il apparait aussi que les traitements potentiels ne sont pas valorisés comme ils devraient l’être (vitamine D, etc.). Selon le Dr Offit (un expert en vaccins de la FDA), nous assistons à une "booster mania" orchestrée par les laboratoires qui se comportent comme des agences de santé publique". Selon cet expert : "Nous ne faisons pas les choses comme nous le faisons normalement, c'est-à-dire que la science précède la recommandation. Ici, c'est l'inverse".

Estelle Fougères - On a parfois l’impression que certains médecins se contentent d’écouter les directives des différentes agences de santé (HAS, ARS) et les recommandations du gouvernement. Y a-t-il un problème de diffusion de la connaissance scientifique ?

Jean-Marc Sabatier - En effet, à mon avis, une majorité de médecins semble suivre aveuglément les recommandations des autorités de santé. Ces autorités sanitaires semblent également suivre aveuglément les consignes de l’État français, et les considérations politiques semblent prévaloir sur les aspects purement sanitaires. Ceci est regrettable et préjudiciable pour la santé des Français. À ce jour, il y a clairement un problème de diffusion de la connaissance scientifique lorsque celle-ci n’est pas en faveur d’une vaccination contre le SARS-CoV-2. Il est notable que certains pays s’opposent maintenant à la dictature sanitaire de la vaccination obligatoire.

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