Le gaz hilarant ne fait plus rire la médecine

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France-Soir
Publié le 15 janvier 2020 - 09:12
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campagne de prévention protoxyde d'azote
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Certaines villes mènent des campagnes de prévention
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Le protoxyde d’azote, ce gaz hilarant qui est devenu une véritable mode chez les ados continue de faire des dégâts. Sa vente libre devrait être interdite dans les mois qui viennent. 
 
«C’est marrant dix minutes. Plus rien autour n’existe», témoigne une lycéenne de 17 ans sur France 3 Grand Est, tout en prenant soin de préciser qu’il «n’y a pas d’effet addictif». L’adolescente parle d’une pratique de plus en plus prisée: l’inhalation de protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant, qui provoque une légère euphorie et un sentiment de dissociation. 
 
 
Utilisé comme anesthésiant
 
Le protoxyde d’azote, «proto» pour les adeptes, se présente sous la forme de capsules grises contenant le gaz et que les jeunes (ou de moins jeunes) introduisent dans des ballons de baudruche pour ensuite le respirer et… éclater de rire. Si ces cartouches de gaz sont principalement connues des cuisiniers puisque utilisées dans les siphons de chantilly, le protoxyde d’azote sert également en médecine: c’est un gaz qui, mélangé à de l’oxygène, anesthésie légèrement et évite le recours à des antidouleurs plus lourds. 
 
Les adolescents, eux, en ont trouvé une autre utilisation et les effets hilarants du «proto» se sont répandus comme une traînée de poudre, jusqu’à créer une véritable mode. Se marrer facilement grâce à des cartouches en vente libre dans le commerce, qui plus est à un prix très accessible, il n’en fallait pas plus pour séduire.
 
De graves risques de complications
 
Sauf que le protoxyde d’azote n’a rien d’anodin. L’année dernière, les autorités sanitaires ont recensé vingt-cinq cas de complications, et parmi eux dix cas d’atteintes neurologiques graves. 
 
Cette situation a poussé le ministère de la Santé à émettre une alerte et à préciser les risques courus par ceux qui s’adonnent à cette pratique: asphyxie, perte de connaissance, brûlures, désorientation et chutes, notamment, au moment de l’utilisation ; atteinte de la moelle épinière, anémie, carence en vitamine B12 et troubles psychiques en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose. 
 
Drogues Info Service va plus loin en énumérant une série d’effets secondaires dans la fiche dédiée au protoxyde d’azote.
 
Vers une interdiction ?
 
Face aux risques encourus par les utilisateurs de ce qui est bien classé comme une drogue, certaines villes ont pris le problème à bras le corps, soit en organisant des séances d’information dans les établissements scolaires, soit en interdisant par arrêté la vente de protoxyde d’azote aux mineurs. 
 
Au niveau national, le sénat s’est saisi de la question en adoptant une proposition de loi mettant fin à la vente libre du protoxyde d’azote aux moins de 18 ans, dans les commerces comme sur les sites marchands. Si les effets d’une telle mesure risquent d’être limités, elle aura au moins le mérite de sensibiliser le grand public. Et les parents. 
 

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