Obésité : comment améliorer le suivi des patients après une chirurgie bariatrique
En 2014, 47.000 personnes atteintes d'obésité morbide (leur IMC atteint 40) ont subit une chirurgie bariatrique dans le but de réduire la taille de leur estomac. Mais malheureusement, après ces opérations, les médecins ont tendance à perdre leurs patients de vue, induisant un risque majeure de reprise de poids et un risque de tentatives de suicide accru. En effet, selon une enquête parue en octobre 2015, les obèses ayant subi une chirurgie sont 50% plus susceptibles d'attenter à leur vie. C'est pourquoi, le Collectif national des associations d'obèses (CNAO) et des professionnels de santé ont présenté mardi 10 un Livre blanc pour améliorer le suivi psychologique ou psychiatrique de ces malades. Suivi qui doit selon eux se faire à vie.
Après une chirurgie bariatrique, il est indispensable de surveiller "d'éventuelles complications chirurgicales, nutritionnelles et psychologiques", explique le docteur Renaud Chiche, spécialisé dans ce genre d'opérations, cité par Le Point. Outre le problème de la reprise de poids, il arrive au contraire que les patients qui ont maigri extrêmement rapidement n'arrivent plus à "se reconnaître dans une glace", renchérit le professeur Faredj Cherikh, psychiatre au CHU de Nice.
Afin donc de "remettre le traitement de l'obésité au cœur des priorités du système de santé français et d'apporter des solutions concrètes sur le sujet", des professionnels de la santé et le CNAO ont constitué un groupe de travail. Ils ont défini un parcours de suivi détaillé sur les premiers mois suivant la chirurgie et proposé treize recommandations. La plus symbolique d'entre elles est sans conteste la création "maisons de l'obésité" sur le modèle des maisons du diabète. Ces dernières doivent être pensées comme des lieux relaxants et conviviaux afin de délivrer un suivi individualisé et adapté aux besoins du patient.
Dans ces maisons, les patients pourraient compter sur des diététiciens, des psychologues, des professionnels de l'activité physiques et des infirmières "coordinateurs référents" qui les suivraient avant, pendant et après leur hospitalisations et serait joignable à chaque instant pour répondre à leurs questions. Fortes du lien établi avec leurs malades, elles pourraient les aider à changer leur comportement alimentaire et les inciter à faire plus de sport.
En France, 15% de la population adulte est atteinte d'obésité, soit sept millions de personnes. Parmi elles, 550.000 souffrent d'obésité sévère ou morbide.
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