Santé : Le prélèvement d'organes autorisé après l'arrêt des traitements
L'opération avait été rendue possible en 2005, mais c'est seulement dans les jours qui viennent qu'elle devrait être réalisée pour la première fois en France. Mardi 2 décembre, l'agence de la biomédecine (ABM) a annoncé qu'un prélèvement d'organes sur une personne décédée après arrêt des soins avait été autorisé.
Jusqu'à aujourd'hui, le don d'organes ne concernait que les personnes décédées de mort violente. La pratique franchit donc un grand pas car le prélèvement pourra désormais être effectué alors que ce sont les médecins, en accord avec la famille, qui auront décidé de "laisser mourir" le patient car les soins "apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". L'idée avait était introduite par la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie, mais de nombreux débats éthiques sur ce point avaient dû s'en suivre. Car face au manque cruel d'organes en France, le risque était que l'arrêt des soins soit en partie motivé par ce besoin.
Il est donc prévu que les équipes médicales décidant de l'arrêt des traitements et celles s'occupant des greffes soient strictement séparées. L'opération ne pourra pas viser tous les patients qui survivent grâce à des machines mais ceux par exemple dont la réanimation après un accident a échoué, contrairement à une personne qui sombrerait dans le coma suite à une maladie.
Si l'ABM ne veut pas s'imposer d'objectifs, ce type de greffe, déjà réalisé dans d'autres pays d'Europe, représente environ la moitié des transplantations effectuées au Royaume-Uni, plus d'un tiers aux Pays-Bas. Un peu plus de 5.000 greffes ont été réalisées en France en 2013 contre près de 19.000 patients en attente. C'est le centre hospitalier d'Annecy-Genevois qui devrait pratiquer l'opération pour la première fois parmi plusieurs sites pilotes.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.