CheckNews et Florian Gouthière en mal de sujets scientifiques deviennent-ils complotistes ?
Des milliers de nos concitoyens ne sont pas soignés alors que des traitements efficaces comme l’ivermectine sont utilisés avec succès dans d’autres pays – en France, on reste à l’ère du tout vaccin car il n’y aurait » rien d’autre qui fonctionne ». Checknews, un « service anciennement tarifé de vérification » avec des analyses souvent erronées sans qu’il ne revienne sur ses écrits, se concentre sur les sujets « que nous jugerons les plus pertinents » et la direction a jugé plus pertinent de « miser sur des contenus à valeur ajoutée plutôt que sur un contrat avec une entreprise privée ». Checknews s’illustre une nouvelle fois dans des recherches de caniveau avec Florian Gouthière, profession chasseur de Fake News, diseur de vérité, inquisiteur du grand bûcher. La fake News, le complotisme, à l’image de Rudy Reichstadt, est son business. Il en vit. Jusqu’à franchir la ligne rouge ? Jusqu’à emprunter des dérives sectaires qui prolifèrent sur le mal-être d’une personne fragile ?
Un groupe nommé CIA intéresse en apparence CheckNews
En mal de sujets, M. Gouthière de CheckNews se passionnerait pour les groupes de citoyens sur les réseaux sociaux – il doit en exister des dizaines de milliers, mais un en particulier semble l’intéresser. Serait-ce parce qu’il n’en fait pas partie ? Contactés, plusieurs twittos nous déclarent :
« il n’avait qu’à nous demander, nous lui aurions proposé d’en faire partie ! Plutôt que de nous parler, M. Gouthière nous a bloqués. »
Libé parait donner beaucoup de crédit à un pseudo @stalec_ qui après s’être révélé comme un amateur de montage d’images et de vidéos en tout genre, a engagé une mutation radicale. Autant le virus a muté de 0,3%, autant le virement de bord de @Stalec_ fut de 180 degrés en quelques jours.
Rappelons pour commencer que ce pseudo a lui-même déclaré avoir fait l’objet de piratages sur son compte puis de menaces – et pourtant cela ne semble pas intéresser CheckNews.
Hier, plusieurs comptes Twitter ciblés reçoivent une demande de la part de CheckNews - certains sont contactés par Florian Gouthière directement, d’autres de manière anonyme – pas très journalistique comme approche quand on sait que le code de déontologie voudrait que la personne se présente au préalable pour éviter toute tromperie sur la qualité de l’interlocuteur. En l’occurrence CheckNews contacte les gens sans se présenter – Le syndicat des journalistes s’indignera-t-il de cette méthode indigne d’un organe de presse ?
Un groupe dénommé « CIA « semble être l’objet de l’intérêt de Mr Gouthière. Nous avons pu trouver plusieurs dizaines de groupes CIA – l'un d'eux attire notre attention, car il compte 3.2 millions d’abonnés. On peut même lire dans leur phrase de présentation :« Nous sommes la première ligne de défense de la nation. Nous accomplissons ce que les autres ne peuvent pas accomplir et allons là où les autres ne peuvent pas aller. »
Ce n’est apparemment pas le bon groupe. Gouthière semble s’intéresser aux fils privés de discussion dont @Stalec_ faisait partie. Et ils sont nombreux, il est facile d’en tracer plus d’une dizaine rien qu’en conversant avec des usagers de Twitter.
Certains membres, contactés par CheckNews s’étonnent de la méthode :
« N’ont-ils que cela à faire avec l’argent de nos impôts ? » « Pourquoi ne vérifient-ils pas les études sur l’ivermectine ? » ou « l’interférence de Mme Costagliola dans la méta-analyse du Dr Andrew Hill ? » Bref des sujets tous plus importants les uns que les autres.
Quand au détour des échanges avec ces "twittos", nous découvrons les questions posées, les bras nous en sont tombés. Certains nous proposent d’apporter leurs réponses.
CN : confirmez-vous avoir participé à un groupe twiter privé et confidentiel baptisé CIA auquel à également participé cet internaute dont le pseudonyme de l’époque était @stalec
Twittos : Nous avons participé à de nombreux fils de discussions privés, qui se font et se défont au fil du temps. C’est l’objet même des réseaux sociaux que les gens se rencontrent pour échanger, publier, discuter, analyser. Ce que vous appelez « groupe Twitter privé et confidentiel » est simplement un fil de discussion privé entre plusieurs personnes. D’ailleurs CheckNews l’utilise bien aussi. Le principe de ces fils de discussion privés est simple : une personne invite d’autres personnes à discuter, libre à eux d’accepter ou pas. Dès lors toute personne du fil de discussion privé peut inviter d’autres personnes. L’expression « groupe Twitter privé et confidentiel » n’est-elle pas une sémantique empreint de parfum complotiste qui ravira sans doute tous les amateurs du genre ?
CN : pouvez-vous nous présenter avec vos mots les tenants et aboutissants de ce groupe ?
T: ces fils de discussion, que vous appelez « groupes », sont avant tout des lieux d’échanges et de partage d’information. Il y en a sur Facebook, sur Twitter, sur Whatsapp, sur Messenger, sur Telegram, sur Signal – une prolifération avec des objectifs de partage d’information, sans compter les nombreuses boucles emails.
CN : pouvez-vous nous dire qui sont les personnes à l’origine de la création de ce groupe ?
T : d’après nos connaissances, depuis la création de Twitter, il n'y a eu de cesse que des groupes d’échange naissent - c’était l’objet de ces réseaux sociaux. Au départ un fil de discussion peut être constitué de trois ou quatre personnes mais au fur et à mesure, des membres du fil invitent d’autres personnes et le groupe s’agrandit. Si l’on regarde le groupe CIA, il est même écrit 2014. Pour répondre à la question de CheckNews, encore faudrait-il savoir de quel groupe il parle !
CN : au total savez-vous combien de personnes ont été admises dans ce groupe durant l’année 2020 ?
T: y-a-t-il un groupe auquel vous faites référence ? Car des CIA il y en a beaucoup, sûrement plusieurs centaines.
CN : notre interlocuteur explique que ce groupe était secret, qu’on n’avait pas le droit d’en parler et que pour en faire partie il était exigé la double authentification pour éviter de se faire pirater et que quelqu’un d’extérieur découvre l’existence de ce groupe. Cela l’a surpris dans la mesure où dans le même temps on lui avait présenté le groupe comme simplement destiné à vérifier des informations avant qu’elles ne soient publiées. Pourquoi ce souci de confidentialité au regard de l’intention affichée ?
T : secret ? – le terme plus approprié est « privé » et les échanges sont donc des conversations privées. Sur la sécurité, tous les réseaux sociaux recommandent la double authentification, car le piratage est monnaie courante. Il nous semble d’ailleurs que plusieurs articles sur le piratage de compte ont été faits et que le même @stalec a lui-même déclaré s’être fait piraté.
CN : ce groupe privé constituait-il le « Collectif Citoyen » du quotidien FranceSoir ? Le cas échéant parmi ses membres qui était chargé de rédiger les articles ? Tout ou partie des articles du Collectif Citoyen étaient-ils comme on nous l’a décrit, une synthèse des échanges entre les membres du fameux groupe ?
T : ces groupes sont avant tout formés de twittos qui sont pour certains anonymes et pour d’autres authentifiés ou certifiés. Pourquoi ne posez-vous pas la question à FranceSoir, qui vous confirmera que certains d’entre nous ont contribué à des articles dans FranceSoir avec leurs journalistes.
CN : selon vous, la présence de membre de l’IHU dans le groupe posait-il problème dès lors que certains articles du « Collectif citoyen France Soir » concernait l’institut ? Ce même si, selon nos informations « aucun des membres de l’IHU ne prenait directement part à la rédaction des articles »
T : sur Twitter les utilisateurs/twittos sont là en leur nom personnel – toutes les communications sont donc privées. Nous sommes même surpris que CheckNews puisse s’intéresser à ces échanges sans être plus précis sur les sujets.
(ndlr : FranceSoir a plusieurs "Collectif Citoyen" sur divers réseaux sociaux formels et informels, c’est le concept du collectif – il y a même un groupe contributeur sur le site de francesoir)
CN : un membre de ce groupe a déclaré ceci : Il arrivait qu’un membre ne soit pas sûr d’un truc et d’autres estimaient donc qu’il ne fallait pas le diffuser. Mais la majorité du groupe s’en foutait et disait que de toute facon, « on sait qu’il y a un fond de vérité ». En pratique certaines personnes relayaient donc des trucs qu’elles savaient pertinemment être faux. Les autres le voyaient et ça ne posait pas de problème.
DT : question surprenante de la part de Checknews. Le règlement de Twitter est clair, chacun est responsable de ses propres publications. De plus en France, il y a une loi à ce sujet afin d’éviter la violence en ligne. CheckNews connait-il les conditions d’utilisation de Twitter ? Cette déclaration prêtée à des citoyens est tendancieuse de la part de CheckNews- quel serait l’intérêt de twittos dénués de liens d’intérêts ou de conflits d’intérêts de faire cela ?
Rajoutons que l’échange par message privé sur des publications à comité de lecture a permis de débunker à la source beaucoup de fausses informations. Les citoyens n’ont qu’un souhait : comprendre et pouvoir poser des questions pour s’informer. Il y a quand même eu beaucoup de contresens cette dernière année.
CN : il cite plusieurs exemples, dont celui d’une vidéo accusant un membre de LREM de mentir sur son état de santé qu’un membre du groupe savait réellement malade. Avez-vous un commentaire sur ce point ?
DT : aucun des twittos interrogés n’a eu connaissance de cela.
Stalec a dit à certains twittos avoir reçu « des menaces de mort », raison pour laquelle, d’après lui, il avait donné la main de son compte twitter à une autre personne. Il a aussi publié une vidéo sur Twitter, disant qu’il n’avait pas changé d’avis sur les traitements et ses tweets (préalables à son « revirement soudain »), mais qu’il avait été obligé de le faire sous la pression. Certains messages privés qu'il a envoyés à cette période, sur Twitter ou ailleurs, jettent par ailleurs un doute sur la nature de son "retournement".
CheckNews ne devrait-il pas creuser cela ? Car soit ce sont les élucubations d’une personne en soif de publicité, soit c’est une pratique très grave d’une ou plusieurs personnes d’avoir menacé quelqu’un pour accéder à son compte twitter.
Contactés par la rédaction, ni CheckNews sur sur le groupe de discussion privé Twitter avec FranceSoir, ni Florian Gouthière n’étaient disponibles pour répondre.
Pour finir, les questions ont donc été posées sur leur site.
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