Réforme du travail : Macron noue le dialogue avec les partenaires sociaux

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Par AFP
Publié le 23 mai 2017 - 06:54
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Des manifestants contre la loi Travail le 5 avril 2016 à Rennes
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
Des manifestants contre la loi Travail le 5 avril 2016 à Rennes
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Emmanuel Macron a entamé le dialogue mardi avec les responsables syndicaux et patronaux avant que le gouvernement n'entre dans le vif de la réforme du code du travail, qu'il souhaite mener rapidement, même si la CGT a senti possible une inflexion du calendrier.

Au menu: la réforme du droit du travail, que le gouvernement comptait faire dès cet été pour une mise en oeuvre à la rentrée. Après Emmanuel Macron, des rendez-vous sont prévus avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

"Le calendrier a l'air d'avoir bougé (...) L'échéance de fin août ou du 1er septembre a l'air plus floue", a déclaré Philippe Martinez (CGT) à l'issue de son entretien avec le chef de l'Etat. Le leader cégétiste y a vu "plutôt une bonne chose".

"J'espère que ça se détend un peu (sur le calendrier), mais ce n'est pas encore sûr", a tempéré Jean-Claude Mailly. "J'ai senti qu'a priori, il y a des marges de manœuvre. A confirmer dans les jours à venir", a poursuivi le numéro un de FO, à qui le président a confirmé que la réforme se ferait bien par "ordonnances".

Laurent Berger, qui avait ouvert le bal, avait senti le chef de l'Etat "déterminé à mettre en place" sa réforme, mais "aussi à l'écoute". Le chef de la CFDT attend néanmoins de voir le "détail" de la réforme.

Depuis plusieurs jours, face à la volonté d'Emmanuel Macron d'aller vite, les syndicats mettent en garde contre une réforme menée au pas de charge et l'ont appelé à prendre le temps de la discussion.

Le président du Medef Pierre Gattaz a succédé à midi aux trois syndicalistes dans le bureau du président. Les entretiens se poursuivront dans l'après-midi avec François Asselin de la CPME (15H00), Alain Griset de l'U2P (16H00), François Hommeril de la CFE-CGC (17H00) et Philippe Louis de la CFTC (18H00).

Hormis le plafonnement des indemnités prud'homales, le regroupement des instances représentatives du personnel et le référendum d'entreprise à l'initiative de l'employeur, les contours de la réforme restent flous, tout comme la place laissée aux partenaires sociaux dans son élaboration.

Pour les syndicats, pas question que le dialogue social passe à la trappe pour mener cette réforme à haut risque, moins d'un an après la loi El Khomri et son interminable conflit social. Insuffisamment discutée avec les partenaires sociaux et rejetée par une partie des syndicats (dont la CGT et FO), la réforme a donné lieu à six mois de contestation ponctuée de 13 journées de grèves et manifestations, souvent émaillées de violences.

- 'Se faire entendre' -

Pour s'éviter un nouveau conflit, Laurent Berger a redemandé au président "que la méthode ne soit pas à la hussarde" et laisse "le temps suffisant à la nécessaire concertation". Tout comme son homologue de la CGT, il sera reçu lundi à Matignon. Ses homologues le seront à partir de mercredi.

Alors que certains syndicats menacent d'une nouvelle mobilisation si le gouvernement passe en force, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, les a prévenus qu'ils n'avaient "pas le droit de bloquer la France".

"Un ministre, il dit ce qu'il veut. Les salariés, ils font ce qu'ils veulent", lui a rétorqué M. Martinez, jugeant nécessaire que "les salariés se fassent entendre".

Côté patronal, la priorité est tout autre: il faut "aller vite", selon Pierre Gattaz. "La réforme du marché du travail, c'est le sujet majeur de la France aujourd'hui. Faisons-le en toute transparence, en concertation, mais en rapidité", a-t-il exhorté, approuvant le recours aux ordonnances.

Sur le fond, les orientations défendues par Emmanuel Macron conviennent au patronat, même si la CPME et l'U2P réclament des mesures spécifiques pour les petites entreprises.

Pas de consensus, en revanche, chez les syndicats, notamment sur l'inversion de la hiérarchie des normes que M. Macron veut étendre à tout le code du travail.

Une ligne rouge pour la CGT et FO, tandis que la CFDT est ouverte au dialogue si le droit applicable en l'absence d'accord d'entreprise reste élevé.

Une mesure parvient à faire l'unanimité des syndicats, mais contre elle: le plafonnement des indemnités prud'homales.

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