Vague massive d’arrêts de travail chez les policiers, suite à la mise en détention provisoire d’un de leurs collègues
DEBRIEFING - "Il y a 20 ans que les policiers se demandent s’ils doivent arrêter de travailler", nous explique l’ancien policier et écrivain Marc La Mola dans cet entretien. "Là, ils sont arrivés au bord du gouffre, ils n’avaient plus d’autres moyens pour se faire entendre. C’est ça qu’il faut voir dans ce mouvement-là. Il ne faut pas le réduire à l’incarcération du collègue même si elle est centrale."
La coupe était déjà bien pleine. La seconde mise en détention provisoire, en moins d’un mois, d’un policier soupçonné d’un usage abusif de la force dans l’exercice de ses fonctions, est la goutte d’eau qui l’a fait déborder. Plus d’un millier de policiers sont en arrêt-maladie à travers le pays, et le mouvement s’étend. Par ailleurs, suite à un appel des syndicats, un nombre indéterminé de fonctionnaires sont en "code 562", une forme de grève du zèle où les agents ne prennent en charge que les cas de grande urgence, lorsqu’une situation laisse présumer un danger imminent et grave. Les policiers dénoncent un management qui les a conduits à l’épuisement et au burn-out. Cette profession, où le taux de suicides bat des records préoccupants, cherche à faire entendre sa souffrance et ses difficultés depuis des années. En vain d’après eux. (Lire la suite en dessous...)
"Je vous parle de conditions de travail, de considération de la fonction de policière, voilà ce que ce mouvement incarne ", affirme Marc La Mola. "Demain ne sera plus jamais comme avant", pronostique encore l’ancien policier qui reçoit beaucoup de confidences de ses anciens collègues.
Marc La Mola, que nous recevions en plateau en décembre dernier, est notamment l’auteur, avec la policière Laure Garcia, sa compagne actuellement en arrêt maladie, du livre “Je suis flic et ce soir je vais me suicider” aux éditions Ring.
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