Expo "Picasso.mania" : le maître et ses héritiers au Grand Palais (DIAPORAMA)
Son nom est devenu synonyme d'art moderne, un raccourci pour le cubisme. Dépassés Cézanne, Renoir, Matisse, Giacometti, Bacon et les autres: le tableau le plus cher du monde est de lui, de la série Les Femmes d'Alger, adjugé à plus de 179 millions de dollars (plus de 166 millions d'euros) le 11 mai dernier à New York. Un signe anecdotique mais révélateur de l'envergure et de l'impact de l'artiste, dont le nom est familier à tous, amateurs d'art ou non.
C'est à cette facette de Pablo Picasso que s'intéresse l'exposition Picasso.mania, qui s'est ouverte début octobre au Grand Palais à Paris et qui va bientôt fermer ses portes (le 29 février). Aux côtés d'une centaine de ses œuvres, pour la plupart méconnues du grand public, plus de deux cents autres d'artistes contemporains aussi divers que David Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Martin Kippenberger, Andy Warhol, ou encore Jeff Koons, qui tous se disent à tout le moins inspirés par l'artiste disparu en 1973. Jusqu'aux Citroën Picasso, un coup marketing de génie, payé au prix fort par le constructeur aux descendants du peintre, l'héritage du grand maître est passé en revue par cette exposition dont l'un des commissaires est la propre fille de l'artiste, Diana Widmaier-Picasso.
Des salles dédiées au cubisme, aux collages photographiques de David Hockney, à des versions des Demoiselles d'Avignon ou de Guernica inspirées des œuvres originales les plus connues de Picasso (manquantes toutefois dans cette exposition), jusqu'à celle présentant les tableaux du crépuscule provençal de la vie du grand maître, injustement qualifiés de "gribouillages" par les critiques de l'époque. Un total de quinze espaces qu'il faut plusieurs heures pour parcourir et (re)découvrir les œuvres qui y sont exposées.
Initiative originale, des lunettes connectées sont disponibles sur place. Présenté comme une première mondiale, ce dispositif utilisant les Google Glass propose musique, vidéo et commentaires pour enrichir le parcours des visiteurs.
L'ensemble manque probablement toutefois d'une touche d'esprit critique, d'un œil sachant se faire intransigeant sur l'œuvre de Picasso et son emprise. Quid par exemple du caractère presque "sacré" du travail du peintre dont de nombreux artistes, peut-être plus nombreux encore que ses "disciples", cherchent à tout prix à éviter l'influence, à esquiver l'héritage, comme pour mieux fuir la comparaison?
Exposition Picasso.mania au Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower à Paris (8e). Jusqu’au 29 février. Lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h (22h le mercredi, vendredi et samedi, 18h les 24 et 31 décembre). Fermé le mardi sauf pendant les vacances scolaires. Tarif: 14 euros.
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