Festival de Cannes : le film italien "Youth" reçoit un excellent accueil (VIDEO)

L'Italie fait très fort cette année au Festival de Cannes. Le troisième film italien présenté en compétition, "Youth", de Paolo Sorrentino, a fait l'événement sur la Croisette ce mercredi. Et aux marches du Palais avec Harvey Keitel, Michael Caine, Jane Fonda et Rachel Weisz, ses acteurs principaux.

Il ne faut jurer de rien avec les choix du jury, mais il semble que l'Italie sera présente cette année au palmarès du Festival de Cannes (qui sera connu dimanche 24), contrairement aux deux années précédentes. Après le film de Nanni Moretti Mia madre présenté samedi 16, c'est celui de Paolo Sorrentino, Youth, qui a favorablement impressionné bon nombre de festivaliers ce mercredi 20.

Aux premières séances de presse du matin, il y eut certes quelques sifflets mais surtout beaucoup d'applaudissements (les journalistes italiens sont toujours nombreux à Cannes), et les premiers avis et critiques, sur les réseaux sociaux et sur les sites internet, parlaient même de Palme d'or possible pour ce film tourné en anglais.

Le temps qui passe, la jeunesse, la vieillesse, le conflit des générations, un mélange d'humour et de gravité, une mise en scène brillante: dans Youth, deux vieux amis septuagénaires se retrouvent dans un luxueux hôtel-spa au pied des Alpes et font le point sur leur existence et les quelques années qu'il leur reste à vivre. L’un (Harvey Keitel), réalisateur, écrit son ultime scénario. L’autre (Michael Caine), compositeur et chef d’orchestre, est à la retraite depuis longtemps. Ils vont être amenés à rencontrer dans cet hôtel d'autres personnes, clients ou membres du personnel, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, dont Rachel Weisz, Jane Fonda et, dans un petit rôle (c'est elle qu'on voit de dos sur l'affiche), le mannequin Madalina Ghenea, ex de Leonardo DiCaprio, gage d'une montée des marches très glamour à 18h30.

Michael Caine, 82 ans, qui n'était pas venu à Cannes depuis un demi-siècle, a fait le spectacle lors de la conférence de presse dans l'après-midi. "Je préfère jouer des rôles d'hommes vieux que d'hommes morts. Peu importe que l'on me filme nu, c'est le seul corps que j'ai. Je ne postule pas à Mister Univers", a-t-il dit.

L'autre film de la journée en compétition Mountains May Depart, du Chinois Jia Zhang-Ke, a moins mobilisé les photographes mais tout autant intéressé les cinéphiles. Il y est question là aussi du temps qui passe et de ce que l'on fait de sa vie: sur une trentaine d'années, en trois époques différentes, une jeune femme connaît deux prétendants (l'un riche, l'autre pauvre) et s'interroge sur son destin personnel.

Les cinéphiles ont remarqué dans ce film l'originalité de la manière de filmer, l'objectif de la caméra changeant selon les trois époques de l'histoire. C'est la quatrième fois que le cinéaste chinois est en compétition à Cannes, et il a choisi pour ce film son actrice favorite, Zhao Tao, comme dans son précédent film A Touch of Sin, qui lui valut le Prix du scénario en 2013.

Hors-compétition, les festivaliers ont aussi vu deux films français ce mercredi. Dans Une histoire de fou, Robert Guédiguian parle du génocide arménien de 1915, à travers l'histoire d'un jeune militant auteur d'un attentat dans les années 80. Une suite logique de son film de 2006 Le Voyage en Arménie, où il manifestait son attachement au devoir de mémoire et à la transmission.

L'autre film hors-compétition était prévu à minuit, à l'heure où les enfants sages sont couchés depuis longtemps. Annoncé comme sulfureux, Love, de Gaspar Noé, devait permettre aux festivaliers de s'émoustiller un peu avec cette histoire de ménage à trois entre un jeune homme et deux jeunes femmes (dont une de moins de 17 ans), avec ses scènes de sexe très explicites et une ambiance chaude, chaude, chaude…

Retour à une réalité moins sexy jeudi 21 avec le quatrième film français en compétition, Dheepan, de Jacques Audiard, qui parle des sans-papiers à travers l'histoire d'un réfugié politique sri-lankais, d'une femme et d'une petite fille qui se font passer pour une famille.

L'autre film de la journée en compétition sera The Assassin, du maître du cinéma taïwanais Hou Hsiao-Hsien, dans lequel une justicière rompue aux arts martiaux (la belle Shu Qui), dans la Chine du IXe siècle, reçoit l'ordre d'exécuter l'homme qu'elle aime, membre d'un clan rival.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film Youth):