Piétonisation des berges : le temps de transport a augmenté, 9 minutes de plus pour les automobilistes
La piétonisation des berges de Seine rive droite a très nettement allongé le temps de transport le soir sur les quais hauts au cœur de Paris, indique ce jeudi 13 un rapport d'étape commandé par la Région Ile-de-France, qui pointe des données "nettement différentes" de celles de la Ville de Paris. Publié jeudi, ce rapport d'étape de 30 pages d'un comité d'experts indépendants, installé le 12 septembre par la présidente Les Républicains de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, demande par ailleurs au Préfet de Police de Paris "d'organiser une concertation des différentes parties pour récupérer et confronter les données et les analyses afin d’établir l'objectivité" sur les conséquences de cette piétonisation.
Concernant le temps de transport, les temps fournis par des "calculateurs indépendants", dit le rapport d'étape, "donnent certains résultats qui sont le double de ceux présentés par la Ville". Ainsi, "en septembre 2016, les temps de parcours des automobilistes sur les quais hauts rive droite ont augmenté de +135%" en heure de pointe le soir, et le temps perdu est de 9 minutes "là où les capteurs de la Ville mesurent seulement +5 mn", ajoute le texte. Les temps de parcours en bus ont augmenté de 0 à 15% sur cinq lignes étudiées (de 0 à plus 8 minutes selon les lignes, certaines étant perturbées par des travaux).
Portée par la maire PS de Paris et votée en Conseil de Paris le 26 septembre, la fermeture de la voie Georges-Pompidou interdit désormais aux voitures 3,3 km du quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe arrondissement). Très critique de cette décision, comme de nombreux élus - la plupart de droite à Paris et en banlieue -, Mme Pécresse a mis en place cet observatoire présidé par Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris. Il rassemble des organismes régionaux étudiant l'air, le bruit, l'urbanisme ou la santé (Airparif, Bruitparif, IAU, ORS), l'autorité de transport régional STIF, France Nature Environnement IDF et a auditionné des associations de défense de l'environnement et la RATP.
"Une pollution de l’air importante" a aussi touché Paris en septembre mais "à ce stade, il n’a pas été établi de lien de causalité avec la fermeture des voies sur berges rive droite", ajoute le texte. L'étude note cependant une hausse de 35% de la pollution au dioxyde d'azote sur le boulevard périphérique à l'occasion de la "journée sans voiture" le 25 septembre et demande ainsi une "étude attentive" des reports de pollution de l'air sur une "aire élargie" au-delà du périphérique.
Le rapport pointe également des données "incohérentes" d'étude acoustique dans l'étude d'impact de la Ville publiée le 25 septembre et demande une "évaluation plus précise" de cet impact. Le rapport note à plusieurs reprises que la Ville de Paris, sollicitée, n'a pas fourni les méthodes de calcul de sa propre étude d'impact publiée le 25 septembre. Le comité propose pour sa part une "méthodologie de comptage optimale et la plus objective possible", avec 350 mesures directes sur un périmètre plus large que celui pris en compte par l'étude parisienne.
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