Sécurité routière : le nombre de morts sur les routes en hausse de 4,3% en mars

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Par AFP
Publié le 13 avril 2017 - 12:28
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Les gendarmes contrôlent les conducteurs à l'entrée d'un festival à Crozon, dans l'ouest de la Franc
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Les gendarmes contrôlent les conducteurs à l'entrée d'un festival à Crozon, dans l'ouest de la France, le 5 août 2016
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Malgré une augmentation de 4,3% en mars, le nombre de morts sur les routes françaises est en baisse au premier trimestre 2017 (-3,7%), une tendance "encourageante" que le gouvernement espère pouvoir entretenir après trois années de hausse.

Le mois dernier, 266 personnes ont trouvé la mort, soit onze de plus qu'en mars 2016, a annoncé jeudi la Sécurité routière. Les autres indicateurs sont également en augmentation, notamment le nombre d'accidents (4.932, +12,7%) et le nombre de blessés (2.279, +20,2%).

Mais la forte baisse enregistrée en février (-22,8%, 60 personnes tuées en moins) oriente la tendance à la baisse pour ce début d'année.

Sur les trois premiers mois de l'année, 726 personnes ont trouvé la mort, soit 28 de moins qu'à la même période l'an dernier. "Cette baisse concerne l'ensemble des usagers à l'exception des motocyclistes", souligne la Sécurité routière dans un communiqué.

Le nombre de morts est également en recul de 1,7% (3.441 personnes tuées) sur les douze derniers mois, souligne-t-elle, appelant les automobilistes "à la plus grande prudence et au respect scrupuleux des consignes de sécurité" à la veille du weekend pascal.

Au-delà de l'augmentation de mars, le bilan des trois premiers mois de 2017 est "encourageant" pour le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe.

Après trois années consécutives de hausse du nombre de morts sur les routes, une première depuis 1972, la France serait-elle enfin en train d'inverser la tendance? Emmanuel Barbe préfère rester "extrêmement prudent": "Un trimestre, ça donne une idée, mais il est encore trop tôt" pour tirer des conclusions, "il faut rester dans cette dynamique, avec une constance dans l'effort".

Il y voit les premiers fruits des mesures annoncées depuis deux ans, comme le renforcement des contrôles radars ou le signalement par les chefs d'entreprise des salariés pris en infraction au volant d'une voiture de société. "On assiste à un afflux massif des désignations, notamment via internet", souligne M. Barbe.

- Baisse structurelle ou trompe-l'oeil? -

"La tendance sur douze mois confirme qu'on est sur une baisse structurelle", estime le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes Pierre Chasseray.

Pour lui, ces chiffres "montrent qu'il n'y a pas besoin de privatiser les radars", en référence à l'externalisation du pilotage des voitures transportant les radars mobiles nouvelle génération (RMNG), que l'Etat va confier à des "prestataires agréés" pour multiplier les contrôles. Ce dispositif est expérimenté depuis fin février en Normandie, avant une prochaine généralisation.

"A l'école, on ne punit pas un élève qui a de bons résultats", explique-t-il: "Si on veut renforcer cette baisse, il faut s'attaquer aux addictions, alcool et stupéfiants. On pourrait éviter 20% à 25% de morts".

Pour la présidente de la Ligue contre la violence routière Chantal Perrichon, en revanche, les chiffres exceptionnels enregistrés en février "dissimulent la médiocrité des résultats" du gouvernement qui n'a "pas de stratégie".

"Ces chiffres catastrophiques ne permettront pas d'atteindre l'objectif" fixé en 2012 par Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, de passer sous la barre des 2.000 morts en 2020, déplore-t-elle: "Ce n'était pourtant pas une utopie, c'était un objectif atteignable".

Mais "le courage politique fait défaut", dans le gouvernement actuel comme chez les candidats à la présidentielle, estime-t-elle.

"Les comportements des automobilistes dérapent une fois de plus faute de mesures efficaces et d'un message clair de nos responsables politiques", affirme Jehanne Collard, avocate de victimes de la route, en regrettant elle aussi que "les candidats à l'élection présidentielle ignorent les victimes de la route et le gouvernement en place minimise la gravité de la situation."

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