Témoignages : 30 personnes qui ont fait Erasmus racontent leur expérience dans un livre
En 30 ans, cinq millions de personnes ont effectué un séjour de mobilité à l’étranger via Erasmus+. Parmi ces bénéficiaires, des étudiants en grande majorité, mais également des lycéens, apprentis, éducateurs ou encore des demandeurs d’emplois. Ils sont tous les visages de ce programme européen. Pour marquer cet anniversaire, les éditions La Martinière, en collaboration avec l’Agence Erasmus+ France, ont décidé d’en dresser 30 portraits dans un livre intitulé Ils ont fait Erasmus.
Nous avons ainsi interrogé Matthieu, Camille et Maxime afin qu’ils nous fassent partager leur expérience.
"Ce qui m'a surpris et marqué, c'est sûrement les différences entre les mentalités. Je suis partie avec des idées très précises, un peu sur tous les sujets, très sûre de mes opinions. J'ai rencontré des gens qui ne voyaient pas les choses de la même façon, mais qui m'ont appris à écouter, à me remettre en question et à nuancer mon propos", commence par expliquer Camille. Forte de cette expérience, elle a souhaité écrire à son retour un Manuel de survie en Erasmus pour encourager les étudiants à partir vivre cette aventure à l’étranger. Ce petit guide fait notamment écho aux conseils trouvables à la fin de Ils ont fait Erasmus pour aider à préparer et réussir son projet de mobilité.
Et s’il n’y avait que trois mots pour décrire votre expérience Erasmus? "Fantastique, multiculturelle et enrichissante", pour Matthieu, parti étudier à Berlin, tandis que pour Camille, partie en Andalousie, c’est plutôt "Fiesta, joie et voyage"! Si les souvenirs d’Erasmus sont souvent positifs, le départ reste parfois source d’appréhension. Camille pense qu’il est "important de préparer psychologiquement son départ". Maxime, qui n’est pas parti en tant qu’étudiant mais en tant qu’assistant de langues en Angleterre, explique qu’il faut "être prêt à faire des concessions et accepter de remettre en cause ses croyances et certitudes. Avoir la volonté d'aller vers l'autre. En bref, être ouvert et flexible!". Et même face à la fameuse "barrière de la langue", Matthieu conseille de "parler, parler et parler. C'est le meilleur moyen de progresser et de se faire des amis locaux".
Quelles que soient les motivations de départ et la destination choisie, tous soulignent que l’expérience à l’étranger est synonyme de découverte. Pour chacun, le séjour a été rythmé de surprises face aux différences culturelles dans le pays d’accueil. Matthieu retient notamment la différence liée à la façon d'enseigner et d'apprendre. Quant à Maxime, il explique avoir été surpris de la manière qu'ont les Anglais de faire la vaisselle:"Ils frottent avec une tonne de liquide vaisselle mais je n'en ai pas vu beaucoup rincer avec de l'eau claire!".
De retour en France, des liens particuliers continuent d’exister avec le pays dans lequel chacun est parti. "L’Andalousie est devenue ma terre de cœur", explique Camille. Pour chacun des 30 portraits que l’on découvre dans Ils ont fait Erasmus, cette expérience à l’étranger a été le déclencheur de nombreux changements. Maxime vit désormais au Canada et considère que son Erasmus a été "une rampe de lancement vers l'expatriation".
Cette année encore, des milliers d’Européens vont partir dans le cadre du programme Erasmus+. En 2015, ils étaient 678.000, un nombre jamais atteint auparavant, témoignant d’un succès qui n’est plus à prouver. Enfin, partir avec Erasmus, c’est également pour beaucoup prendre conscience de son appartenance à la "communauté européenne", comme l’explique Matthieu. Pour autant, avec 70% d’abstention chez les moins de 35 ans aux élections européennes, ce n’est pas sûr que sa vision soit partagée par tous. C’est ce que souligne une éditorialiste italienne dans La Repubblica "Chère génération Erasmus, qu’attends-tu pour défendre Schengen?".
(Avec la contribution du Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris)
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