À neuf voix près...
ÉDITO - Hier à l'Assemblée nationale, la motion de censure « transpartisane » déposée par le groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a été rejetée sur le fil, avec seulement 278 votes pour, sur les 287 requis.
Oui. Seulement 9 votes supplémentaires auraient suffi afin de renverser le gouvernement. Soit un petit 3% du nombre de députés minimal nécessaire pour faire adopter la motion.
Un écart tellement infime qu'un gouvernant à l’écoute de son peuple doit forcément en tirer des enseignements. Neuf, c'est trois fois rien.
Saluons cependant le fait que cette motion ait été votée par la totalité des députés LFI (La France Insoumise), la totalité des députés RN (Rassemblement National), la totalité des députés PS (Parti Socialiste) et la totalité des députés EELV (Europe écologie Les Verts).
Une motion qui a été soutenue aussi par dix-huit des vingt députés GDR (groupe de la gauche démocrate et Républicaine, l'ancien groupe communiste). Les deux non-votants sont Emeline K'Bidi et Frédéric Maillot.
Pour la plupart des observateurs, le fait qu'il convient de retenir est le nombre de députés Les Républicains (LR) qui ont décidé de soutenir cette motion de censure : dix-neuf l'ont votée, soit 31% des parlementaires issus de ce groupe.
Ces derniers sont : Jean-Yves Bony, Dino Cinieri, Vincent Descoeur, Jean-Pierre Vigier, Isabelle Valentin, Julien Dive, Fabrice Brun, Pierre Cordier, Emmanuelle Anthoine, Aurélien Pradié, Fabien Di Filippo, Pierre Vatin, Maxime Minot, Raphaël Schellenberger, Ian Boucard, Josiane Corneloup, Francis Dubois, Justine Gruet, Nicolas Forissier et Pierre-Henri Dumont.
Notons également que deux députés LIOT, eux, ne l'ont pas votée. Il s'agit de Christophe Naegelen et de Pierre Morel à L'Huissier. Leur groupe est pourtant celui qui a déposé la motion.
Quant aux cinq députés « non-inscrits » (députés qui n'appartiennent à aucun groupe parlementaire), quatre ont voté la motion. Seule Emmanuelle Ménard ne l'a pas votée.
Je laisse à chacun d'entre vous le soin d'exprimer les enseignements qu'il y a lieu de tirer de ce vote, si crucial pour l'avenir du pays, notamment en vue d'un retour légitimement espéré de la paix sociale. En effet, l'analyse à chaud se départit souvent de l'objectivité qui est exigée de l'analyste politique.
Cependant, au-delà du discours d’Emmanuel Macron de ce 23 mars 2023 à 13 heures, les observateurs ont déjà leurs yeux tournés vers la grève de jeudi 23 mars 2023.
Rien de neuf.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.