En pensée avec Philippe de Gaulle ...
TRIBUNE - Nous sommes le mardi 12 mars 2024. Il est environ 16 heures 30. Je suis debout derrière mon bureau, chargé, je devrais plutôt dire surchargé - je n'ai jamais pu faire autrement ! - de papiers, d'articles de presse, d'objets divers.
Sur ma gauche, un papier rédigé de ma main, sur lequel j'ai consigné des extraits de la lettre que l'amiral de Gaulle m'avait adressée le 11 octobre 1973, alors que le débat politique français tournait autour du projet de Georges Pompidou, président de la République, tendant à réduire de sept à cinq ans la durée du mandat présidentiel.
Je relis les passages essentiels que j'ai pris soin de souligner :
- "cette réduction changerait la nature même de la fonction" ;
- elle "amènerait à plus ou moins long terme à la quasi-coïncidence des mandats présidentiels et parlementaires, c'est-à-dire au "régime présidentiel" avec pour corollaire la disparition de jure et de facto des clauses de dissolution de l'Assemblée nationale".
Philippe de Gaulle concluait : "Je ne suis pas toujours sûr de ce que le Général de Gaulle ferait dans telles ou telles circonstances, mais on peut être certain qu'il y a des choses qu'il n'aurait pas faites ... telle la réduction à 5 ans du mandat du président de la République".
A l'évidence, le fils du général de Gaulle avait vu juste, et le quinquennat comme l'abandon du référendum ont totalement modifié les institutions adoptées par le peuple français à l'appel du général de Gaulle.
Au matin du mercredi 13 mars, alors que j'ouvre la radio, j'apprends la disparition de Philippe de Gaulle, à l'âge de 102 ans, lui qui confiait il y a quelques années combien il aurait aimé donner une partie de sa longévité à son père, afin qu'il puisse aller au bout de ses Mémoires d'espoir.
Après sa belle carrière dans l'armée française, Philippe de Gaulle était devenu sénateur de Paris. Alors sénateur-maire de Nantes, Michel Chauty, dont j'étais le directeur de Cabinet, m'avait dit grand bien de son collègue, soulignant notamment sa très grande gentillesse.
Cette gentillesse qui l'avait conduit à répondre, à la main, à mon courrier.
Alain Tranchant est ancien délégué départemental de mouvements gaullistes en Vendée et Loire-Atlantique et président-fondateur de l’Association pour un référendum sur la loi électorale.
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