"J'ai peur que la France soit tombée"
Ma peur pour la France est fondée sur son manque de courage pour lutter pour sa civilisation et le droit de son peuple de s'exprimer.
Je m'inquiète pour la France, car elle est le berceau de la culture européenne.
J'aime ses écrivains et ses idées, Henry James dans son chef-d'œuvre de 1903 "Les Ambassadeurs" parle de Paris comme l'incarnation de la civilisation, c'est le pays qui a tant donné et auquel nous devons tant en tant qu'Européens, le pays qui nous donne les seuls intellectuels d'Europe à réfléchir sur notre monde.
Mais c'est le pays qui ne sait plus défendre cette culture.
Je m'inquiète pour la France, car c'est la "fille aînée de l'Église", car mon pape préféré (Benoît XVI) y était chez lui et maintenant ses églises brûlent, celles-ci sont vendues, converties, démolies, abandonnées et ses prêtres et fidèles sacrifiés devant les autels.
Je m'inquiète pour la France car ses Juifs sont physiquement attaqués depuis vingt ans, ils fuient ce pays, ils doivent cacher leurs symboles, ils ont enterré leurs enfants comme à Toulouse puis dans de nombreux autres massacres, et on sait que les Juifs sont "les canaris de la mine de charbon".
Je m'inquiète pour la France car ses échecs d'intégration et sa myopie ont créé un trou noir de fascisme et de fanatisme islamiques dans son sein, des zones entières perdues pour l'État et la loi, et cela constitue une menace pour toute l'Europe. La France n'a pas eu le courage d'agir même après les 100 morts du Bataclan.
Je m'inquiète pour la France quand une lycéenne reçoit 50 000 menaces pour «offense à l'islam» sur les réseaux sociaux et doit maintenant se cacher, changer d'école deux fois, être protégée par la police et qu'aucune organisation de défense des droits de l'homme, féministe ou de gauche, ne le fait à voix haute.
Je m'inquiète pour la France car, face à cet assaut massif contre nos libertés et notre culture, une armée d' "idiots utiles" s'y est formée aux côtés des ennemis de la civilisation, antiracistes, indigénistes, anticolonialistes. .
Je m'inquiète pour la France car l'un de ses professeurs a été décapité il y a à peine quatre mois en plein jour, et maintenant un autre doit démissionner suite à des menaces de mort pour avoir courageusement fait son devoir, et non seulement aucune mesure réelle n'a été prise, après ce qui s'est passé, mais l'affaire n'est pas devenue une campagne d'opinion en Europe.
J'ai toujours pensé, depuis au moins quinze ans, quand j'ai commencé à suivre ce qui se passait dans ce pays, puisque mon ami Robert Redeker, professeur de philosophie à Toulouse, a dû se cacher, devenir réfugié dans son propre pays, car ayant défendu Ratzinger du lynchage islamique après son discours critiquant l'islam à Ratisbonne, j'ai toujours pensé que la France jouait le jeu qui déciderait du sort de ce choc de civilisation en Europe.
Je m'inquiète pour la France, car face à cette guerre qui lui a été déclarée, je ne vois pas le courage, la volonté de l'emporter et la fibre morale, mais la fibre d'un monde épuisé. Les notres.
Giulio Meotti est un journaliste italien, il écrit pour Il Foglio et deux fois par semaine pour Arutz Sheva.
Dans sa chronique parue le 21 février, il s’inquiète pour la France.
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