Bernard Cazeneuve soutient Benoît Hamon mais le met aussi en garde
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a exprimé ce lundi 30 ses "voeux sincères" de réussite à Benoît Hamon, vainqueur de la primaire socialiste, tout en le prévenant que la gauche "ne réussirait pas" sans "assumer le bilan" du quinquennat Hollande.
Au terme d'un entretien d'une heure lundi après-midi, MM. Hamon et Cazeneuve se sont exprimés successivement sur le perron de Matignon, dans un exercice qui a souvent plus ressemblé à un avertissement - voire une leçon du premier au second - qu'à un franc soutien.
Parlant le premier, Benoît Hamon a affiché sa volonté de "maintenir le cap" fixé lors de la primaire, même si le candidat socialiste désigné pour la présidentielle compte "enrichir" son projet de la "contribution des uns et des autres".
"Je maintiendrai le cap de ce que j'ai dit, il n'y a pas un programme pour les primaires et un programme pour les présidentielles, et j'en changerais, ce qui serait absolument absurde", a déclaré M. Hamon à la presse.
"Je pense qu'il faut s'arracher aux solutions du passé, reconnaître ce à partir de quoi on peut nourrir notre réflexion dans le bilan de ce quinquennat dont j'ai dit qu'il était bon sur certains aspects, plus discutable (...) sur d'autres, et qu'il fallait partir de cela pour penser l'avenir et c'est ce que je ferai et continuerai à faire", a dit l'ancien frondeur.
"Nous sommes d'accord sur le fait qu'il n'y a pas de possibilité pour la gauche de l'emporter sans qu'elle se rassemble, et la force de ma candidature porte sur le fait qu'elle organise ce rassemblement", a encore dit M. Hamon.
C'est sur ce point que M. Cazeneuve a le plus insisté, alors que le PS est divisé par le vif affrontement entre Benoît Hamon et Manuel Valls, avec le risque de la fuite d'une partie de son électorat vers Emmanuel Macron.
La gauche "ne réussira pas sans assumer le bilan du quinquennat de François Hollande dont nous avons toutes les raisons d'être fiers des progrès qu'il aura grandement contribué à rendre possibles", a déclaré M. Cazeneuve. "Cela aussi je l'ai dit en toute franchise, clairement, nettement à Benoît Hamon", a-t-il poursuivi.
"La campagne électorale si elle veut réussir devra prendre appui sur les immenses progrès" du quinquennat, a-t-il insisté. "C'est à lui (Benoît Hamon) qu'il appartient de rassembler, de trouver les mots, les gestes, les thèmes pour se faire".
S'il a adressé ses "félicitations" pour sa victoire et ses "vœux sincères" à l'ex-frondeur, Bernard Cazeneuve a aussi rendu un hommage appuyé au vaincu de la primaire, Manuel Valls. "Manuel Valls est un homme d'Etat avec lequel je suis fier d'avoir gouverné", a dit M. Cazeneuve, saluant "son action, ses combats, son engagement à les mener".
Le Premier ministre, qui avait réuni dans la matinée le gouvernement puis rencontré le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, a par ailleurs indiqué qu'il recevrait mardi deux des candidats de la primaire, la radicale de gauche Sylvia Pinel à 08h et l'écologiste François de Rugy à 08h45.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.