Front national : les critiques fusent contre Marine Le Pen, Florian Philippot menace de quitter le parti
La défaite de Marine Le Pen lors du second tour de la présidentielle, si elle semblait prévisible, a malgré tout généré une déception chez les partisans du Front national du fait du score relativement faible. Avec 33,90% des suffrages exprimés, la candidate est loin de la barre des 40% qui représentait officieusement le seuil d'un succès.
Depuis cette défaite, les tensions n'ont pas manqué d'apparaître dans le parti. Outre le départ soudain (bien que déjà évoqué) de Marion Maréchal-Le Pen, la présidente du FN doit maintenant faire face à des critiques de la part de certains de ses cadres ou de ses élus locaux, au point d'envisager des sanctions disciplinaires contre plusieurs d''entre-eux. Le responsable du Front national à Roubaix était même allé jusqu'à avouer à La Voix du Nord "ne pas souhaiter" la victoire de Marine Le Pen, notamment suite à sa prestation lors du débat de l'entre-deux-tours.
Il est cependant peu clair sur la position que va adopter le FN vis-à-vis des "fortes têtes". En théorie en effet, pour pouvoir exclure unilatéralement un membre du parti, il faut réunir une instance spécifique du parti où siège… Jean-Marie Le Pen, en sa qualité de président d'honneur du FN. Or, le fondateur du parti, lui non plus, n'a pas particulièrement soutenu sa fille à l'issue du débat où il a estimé qu'elle a "manqué de hauteur". Le Front national serait forcé de payer une amende de 2.000 euros pour chaque réunion sur des procédures d'exclusion qui se ferait sans y avoir convié M. Le Pen.
Mais c'est également sur les perspectives du Front national sur son programme futur, à commencer par les législatives, que des doutes sèment aussi la zizanie. Une personnalité, et non des moindre, a déjà prévenu: Florian Philippot a annoncé que si le FN version "post-7 mai" renonçait à la sortie de l'euro dans son programme, il claquerait la porte du parti. Il a en effet confirmé à l'antenne de RMC ce mercredi 11 sa position en déclarant: "Je ne suis pas là pour garder un poste à tout prix, défendre l'inverse de mes convictions profondes". Une manière aussi de répondre au député du Rassemblement Bleu Marine Gilbert Collard qui expliquait dans les colonnes du Parisien que "pour nous, la question de l'euro c'est terminé, le peuple a fait son référendum dimanche dernier. Marine doit entendre ce message". La question de la sortie de l'euro, que défend bec et ongles Florian Philippot, est en effet jugée comme potentiellement anxiogène pour une partie de l'électorat potentielle de Marine Le Pen qui ne se serait alors pas mobilisé efficacement. Pour les législatives, le Front national a fixé son objectif à une quarantaine de députés.
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