L’Assemblée nationale ignore l’examen du statut de réfugié de Julian Assange pour la deuxième fois
Hier, jeudi 12 octobre, le Rassemblement National (RN) a profité de sa niche parlementaire pour proposer d’accorder l’asile politique à Julian Assange. Cependant, cette proposition était inscrite en sixième position d’une liste de sept propositions de loi. La demande n’a donc pas été abordée dans l’hémicycle, par manque de temps.
Un jour de séance par mois, un groupe d’opposition décide de l’ordre du jour d’Assemblée nationale et peut y inscrire ses propositions de loi. C’est ce qu’on appelle une niche parlementaire.
L’abolition de l’écriture inclusive passe avant la demande d’asile de Julian Assange
Le RN avait ses priorités hier soir. Si certaines s’entendent, d’autres questionnent. Alors que la question de l’asile politique du journaliste australien était à l’ordre du jour, elle n’a été mentionnée par aucun député en séance.
La journée des débats parlementaires s’est prioritairement organisée autour de la suppression des allocations familiales pour les parents d’enfants délinquants, des moyens pour faire baisser la facture énergétique des Français ou encore de la création d'un complément de revenu pour les étudiants salariés. Le groupe RN a aussi choisi d’aborder la question des aménagements de la vie des femmes atteintes d’endométriose et celle de l’abolition de l’écriture inclusive.
Débattre de l’interdiction de recourir à l'écriture inclusive a semblé plus urgent aux élus RN que d’examiner le cas de Julian Assange, emprisonné à l’isolement depuis plus de trois ans et demi dans la prison de haute sécurité de Belmarsch à Londres. La séance d’hier s’est arrêtée alors que la cinquième proposition était à l’étude, faute de temps pour aborder les suivantes.
"Il est extrêmement choquant que la France ne donne pas suite aux demandes de Julian Assange"
Pourtant, le 4 octobre dernier, Jean-Philippe Tanguy, le président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, semblait déterminé à faire passer le texte de loi. Il se défendait d’ailleurs contre ceux qui accusaient son parti politique de faire preuve d’opportunisme avec cette initiative.
🔴 Jeudi 12 octobre nous défendrons la proposition de résolution de @MLP_officiel demandant au Gouvernement à accorder l'asile politique à Julian Assange. #NicheRN@JphTanguy vous présente le texte ⤵️ pic.twitter.com/LDnB6dwCLP
— Groupe Rassemblement National (@groupeRN_off) October 4, 2023
"Marine Le Pen et les différents dirigeants du RN ont pris depuis longtemps des positions en faveur de l'accueil et de la reconnaissance du besoin d'asile de Julian Assange (…) symbole de la façon dont les démocraties, dont notre République, devraient envisager la liberté de la presse (…)", avait-il expliqué, et d’ajouter : "Il est extrêmement choquant que la France ne donne pas suite aux demandes de Julian Assange, d'autant plus que le droit d'asile est accordé à n’importe qui (…)". Ce qui n’a toutefois pas encouragé son groupe à faire de cette demande la priorité du jour.
L’Assemblée nationale ignore donc un texte proposant le statut de réfugié au fondateur de WikiLeaks pour la deuxième fois. En juillet 2023, Arnaud Le Gall, député LFI, avait déposé la même proposition de résolution que celle du RN. Cette initiative est elle aussi restée lettre morte.
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