Le plan de Nicolas Sarkozy pour transformer l'UMP
Nicolas Sarkozy a déjà parfaitement en tête la route qui doit le conduire à une nouvelle candidature à l'élection présidentielle de 2017. Maintenant que la première étape, prendre la tête de l'UMP, est déjà derrière lui, il va pouvoir appliquer son plan pour tranformer le parti. Et il est explosif.
Il y réfléchirait depuis de nombreux mois, voire même depuis sa défaite face à François Hollande en 2012. L'ex-président a déjà prévenu dans certains de ses meetings de ces dernières semaines: "si je suis élu à la tête (de l'UMP), il n'y aura plus de courants, plus de chapelles. Il y aura un mouvement dont l'obsession sera le redressement politique de la France".
Dans ses discours de campagne, il ne citait d'ailleurs pratiquement jamais le nom de l'UMP, préférant parler de sa "famille politique". Une famille dans laquelle il souhaite rétablir "l'autorité", tout en expliquant qu'un "parti politique, ce n'est pas une caserne, encore moins une secte".
Le plan est donc déjà clair: en finir avec la guerre Copé-Fillon et rétablir son seul leadership, oublier les affaires, et notamment Bygmalion, qui sont liées au nom de l'UMP, et en finir avec les courants, ces "chapelles" qui divisent. L'objectif: "rassembler, (…) construire le parti de la France dans lequel tous les Français, quels que soient leur origine, leur histoire, leur milieu social, pourront se reconnaître ", a-t-il déclaré lors de son meeting de Paris, le 7 novembre.
Concrètement, il s'agit de faire du "vote" la "règle de fonctionnement". Ce serait donc aux militants de départager, par exemple, deux candidats à l'investiture du parti à une élection. Il en résultera un mouvement désormais décentralisé et où les adhérents auraient plus de poids.
De même, les 270.000 encartés de cette nouvelle UMP dont on ne connaît pas encore le nom, devraient être associés plus largement à la construction du projet présidentiel, via l'organisation de conventions.
Enfin, ce nouveau parti devrait être doté d'une double direction. Alors que l'une jouerait un rôle "de l'ombre" très administratif et gestionnaire, la seconde serait plutôt une sorte de commando chargé de mener la bataille médiatique contre la majorité. Au sein de cette dernière, selon Le Monde, Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore Laurent Wauquiez, ainsi que d'aurtes personnalités connues du grand public, sont pressentis pour jouer un rôle thématique, selon leur spécialité.
Reste à savoir si Nicolas Sarkozy arrivera à imposer son plan, notamment en ce qui concerne les courants, chers à leurs animateurs respectifs. Selon différentes sources, il devrait lancer son offensive dans la deuxième moitié du premier semestre 2015, après les élections départementales de mars.
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