Marine Le Pen : une alliance avec Dupont-Aignan pour faire oublier le FN
En annonçant qu'en cas de victoire elle nommerait Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre, Marine Le Pen a une nouvelle fois fait état de sa stratégie du second tour, ce samedi 29. Une stratégie visant à se présenter comme une "présidentiable" au-dessus des partis, et non comme la seule dirigeante héritière du Front national.
Une technique qu'elle avait déjà étrennée en s'affichant comme la candidate du modèle social, courtisant notamment les électeurs de Jean-Luc Mélenchon contre "le banquier" Emmanuel Macron.
La deuxième salve a consisté à se montrer au-dessus des partis. Marine Le Pen a été jusqu'à déclarer: "Je ne suis pas la candidate du Front national. Je suis la candidate soutenue par le Front national. Cette élection présidentielle, c'est la rencontre d'une personnalité avec le peuple (...) en dehors des considérations partisanes". Une déclaration osée, peu de partis pouvant se vanter d'être aussi intimement liés à leurs leaders, qu'il s'agisse de Marine Le Pen ou de son père dans le passé. Une façon de s'éloigner de l'image sulfureuse du FN et de certains de ses membres.
L'idée est désormais renforcée par cette alliance avec Nicolas Dupont-Aignan. En se montrant prête à confier Matignon à une personne extérieure au FN, Marine Le Pen dit à une droite dépourvue de candidat au second tour pour la première fois sous la Vème République qu'elle n'est pas sectaire ou extrémiste, que voter pour elle ne va pas à l'encontre de ses valeurs.
La preuve, elle se rapproche d'un homme qui a longtemps critiqué le FN. "Nous ne pouvons nous allier avec l'extrême droite" disait Nicolas Dupont-Aignan en 2013. "On ne peut pas gouverner avec le FN", assurait-il en 2015. Et encore en mars dernier, il critiquait "l'arrière boutique d'extrême droite" du parti.
Cette stratégie sera-t-elle suffisante? Elle pourrait l'être en cas d'abstention importante au deuxième tour. Certains sondages président une participation de seulement 70%, soit une majorité à 16,5 millions de voix environ.
Marine Le Pen en a récolté 7,6 millions au premier tour, Nicolas Dupont-Aignan 1,7 million. Pour l'emporter sur les bases de cette participation, il lui faudrait donc attirer vers elle -et jusqu'aux urnes- plus de la moitié des quelque 14 millions d'électeurs de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Une mission tout de même très difficile, mais pas impossible.
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