Nicolas Sarkozy persiste sur les "arguties juridiques"
"Le refus du débat juridique au prétexte qu'il y a une Constitution, c'est de l'argutie (subtilité de langage utilisée pour masquer l'absence d'argument, NDLR)", a martelé l'ex-président Nicolas Sarkozy, ce jeudi 28 lors d'une réunion sur la vidéoprotection au Conseil départemental de l'Oise à Beauvais. "La Constitution n'a cessé d'être modifiée tout au long de ces dernières années", notamment par "François Hollande lui-même", a-t-il ajouté.
"Pour le statut pénal du chef de l'Etat" ou "pour inscrire le principe de précaution (...) on a le droit de modifier la Constitution, mais pour la sécurité des Français on n'a pas le droit ?", a demandé le président du parti Les Républicains.
"Dire que tout placement en résidence administrative c'est Guantanamo, c'est montrer une ignorance totale de la réalité du droit français", a lancé M. Sarkozy, plaidant à nouveau pour le "placement sur décision administrative en rétention surveillée de gens qui n'ont pas encore commis de crimes ou de délits mais dont les services de renseignement savent et connaissent leur dangerosité".
"Il y a chaque année 70.000 Français atteints de troubles psychiatriques qui font l'objet d'un placement administratif, sous contrôle juridictionnel postérieur, qui parle de Guantanamo pour eux?", a-t-il demandé.
"Tout étranger demandant un statut de réfugié politique" est aussi placé temporairement "en statut de rétention administratif", a-t-il poursuivi, ajoutant: "On m'explique que ce ne serait pas possible pour quelques centaines de fichés S?"
"Lorsqu'en 2012 après l'affaire Merah, j'ai proposé la pénalisation du délit de consultation de sites djihadistes (...) la gauche unanime s'est drapée dans les arguties juridiques pour dire +jamais, c'est contraire à l'état de droit+" mais "ce qui était impossible en 2012, ce qu'ils ont refusé d'entendre en 2015, ils l'ont voté" en 2016, a assuré le chef de LR.
"Ce qui était présenté comme une violation de l'état de droit (...) ils y sont venus, mais entre temps il y a eu près de 250 morts en France", a-t-il déploré. "La création de centres de déradicalisation (...) vous verrez que ça se fera", a assuré Nicolas Sarkozy. "Vous verrez que la question des centres de déradicalisation; nous serons obligés de les ouvrir", a-t-il conclu.
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