"ONPC" : Taubira se paye Valls et Sarkozy (et Moix) et veut "l'échec" de la déchéance

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PP
Publié le 07 février 2016 - 13:09
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Christiane Taubira, ex-ministre de la Justice.
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©Miguel Medina/AFP
Christiane Taubira a notamment dénoncé la "contamination" par le "culte bonapartiste" de Manuel Valls.
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Pour sa première apparition télévisée depuis son départ aussi fracassant qu'inattendu (du moins avec ce timing) du gouvernement, Christiane Taubira a fait le show. Bâchant la réforme constitutionnelle et l'extension de la déchéance de nationalité, dont elle "souhaite l'échec", l'ex-garde des Sceaux a distribué les tacles...

Elle est bien décidée à ne pas se taire. Invitée de l'émission On n'est pas couchée, sur France-2, samedi 6, Christiane Taubira a enfoncé le clou sur son opposition résolue à la réforme constitutionnelle, dont elle "souhaite l'échec", et à l'extension de la déchéance de nationalité, qu'elle juge "pas acceptable". Très en verve, elle a également glissé au passage quelques attaques dont elle a le secret à Manuel Valls et Nicolas Sarkozy, tout en renvoyant dans ses cordes le chroniqueur Yann Moix. Ce qu'il faut retenir de son passage télévisé.

> La réforme constitutionnelle et la déchéance

"Je souhaite l'échec", de la réforme de la Constitution telle qu'elle a été présentée à l'Assemblée, vendredi 5, a sèchement jugé Christiane Taubira. Pour l'ex-garde des Seaux, "on ne compose pas avec les principes" et inscrire la déchéance de nationalité dans la loi fondamentale serait "abîmer notre Constitution". Pour faire court: elle s'est dite "absolument sûre que ce qui se prépare n'est pas acceptable" et pense que "la gauche n'a pas à assumer une telle responsabilité".

> Elle épargne pourtant François Hollande, mais pas Manuel Valls ni Nicolas Sarkozy (entre les lignes)

Actant de nouveau son "désaccord politique majeur" avec le président de la République qui l'a menée à démissionner de son poste de ministre de la Justice, Christiane Taubira a pourtant salué "les comportements et les mots" qu'a eu François Hollande lors des attentats qui ont émaillé l'année 2015. Une attitude qu'elle salue de manière très appuyée en ajoutant: "j'ai eu des frissons de penser que ce puisse être un autre président à ce moment-là". Le prédécesseur de François Hollande actuel, notamment, appréciera.

Manuel Valls par contre... "Il y a une espèce de contamination du culte bonapartiste", a-t-elle sous-entendu au sujet du Premier ministre, dénonçant ainsi son autoritarisme présumé. Et taclant au passage l'un des traits principaux prêtés à Nicolas Sarkozy. Puis d'ajouter, à propos du chef du gouvernement: "mais ce n’est pas la gauche". Pour autant, l'ex-ministre a tenu à dissocier désaccords politiques et relation personnelles avec ce dernier, assurant qu'elle n'a "jamais" été en "guerre avec Manuel Valls". "Il y a des désaccords mais il y a une relation d’amitié entre le Premier ministre et moi. Il y a des goûts culturels en commun".

> A Yann Moix: "il y a beaucoup de mépris dans vos propos"

Au chroniqueur, qui l'attaquait sur la "cuistrerie" du titre de son livre (Murmures à la jeunesse, ed. Philippe Rey), Christiane Taubira a rétorqué en dénonçant son "mépris". Après un échange de piques, qui lui permis de mettre de son côté les rieurs, l'égérie de la gauche a estimé que "peut-être que si (elle) chuchotai(t), (il l')écout(ait) un peu plus". Puis, sur le fond: "il y a des personnes qui vocifèrent, qui ont des propos définitifs, péremptoires, et qui savent quoi faire avant même d'analyser les choses. Dans ces hurlements, je pense qu'il faut baisser le ton".

> Arnaud Montebourg et une primaire de la gauche

"Selon la logique de la cinquième République, le président sortant est le candidat naturel de son camp", a de nouveau épargné Christiane Taubira, sans toutefois dire ce qu'elle pensait de la Ve République... Une question qui se pose puisqu'elle a estimé dans la foulée que "les primaires font partie de la vie démocratique". Il appartient ainsi à François Hollande de "choisir de s'y soumettre", a-t-elle développé, avant d'expliquer que "cette fixation sur la personne, ce n'est pas l'histoire de la gauche. la gauche c'est le débat". Justement, y participera-t-elle, par exemple dans le cadre d'un "ticket" avec l'ancien ministre frondeur débarqué par Hollande et Valls à la fin de l'été 2014? "(Je ne suis) pas en train de m'engager pour Arnaud Montebourg", a-t-elle conclu.

 

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